Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le plafond de l’immeuble s’effondre, ses habitants évacués
Il était environ 22h30, mardi soir, dans le quartier Saint-Roch, à Toulon, lorsque le plafond de ce bâtiment s’est écroulé dans les parties communes, sans faire de victime parmi les 24 résidents
Heureusement, les conséquences ne sont pas aussi dramatiques qu’à Marseille, où l’effondrement de trois bâtiments a fait au moins six morts, lundi. Pourtant, c’est une sacrée frayeur qu’ont eu les vingt-quatre habitants d’un immeuble de dix logements, du côté de Saint-Roch à Toulon. Et si un expert a donné son aval au retour des habitants, ceux-ci refusaient, hier, de réintégrer leurs logements, craignant pour leur sécurité.
Courte nuit au Port-Marchand
Mardi soir, aux alentours de 22 h 30, une partie – environ 8 m² – du plafond de l’édifice du 108, rue Coulmier, s’est effondrée dans les parties communes. Rapidement, la plupart des habitants ont, eux-mêmes, évacué la bâtisse, en attendant que les secours ne viennent prêter main-forte à d’autres résidents restés bloqués, au quatrième étage, les débris de plafond rendant la partie haute de l’escalier inaccessible. Sans toit en début de nuit, dix-huit personnes, dont des enfants – les autres ayant pu se loger dans leurs familles – ont été prises en charge par les services de la Ville aux alentours de 2 heures. Elles ont été conduites au gymnase du Port-Marchand (faute de chambre d’hôtel disponible, du fait de la présence d’Amma, au Zénith de Toulon), où elles ont passé une courte nuit. Au matin, les sinistrés se sont rendus, fatigués et en colère, chez Foncia, leur gestionnaire et syndic de copropriété.
Refus de réintégrer leurs logements
C’est là qu’un peu avant 10 heures, hier, on leur a annoncé que l’expert missionné par le syndic donnait son feu vert pour qu’ils réintègrent leurs logements dès le soir. Le rapport indique en effet que « les plafonds ne présentent aucune cassure, déformation ou désordre de nature à mettre en question leur solidité». De même que « les bonnes conditions de stabilité des plafonds des deux appartements (en dernier étage, Ndlr) sont maintenues et doivent être considérées comme sans risques à court terme ». Les résidents ont cependant refusé de retourner chez eux, faute de confiance en l’expertise. Ils ont également déposé une plainte au greffe du tribunal d’instance de Toulon.
Reçus en mairie et relogés
Aouacha Cheniour, une habitante évacuée avec ses deux enfants de 4 et 12 ans, ainsi que ses parents, également logés dans l’immeuble, explique ainsi qu’une expertise avait déjà été diligentée voilà quinze jours, concluant que la bâtisse ne présentait aucun risque… « Ça fait un an et demi qu’on leur court après et il a fallu que ça s’effondre pour qu’il se passe quelque chose ! » Reçus en mairie dans l’après-midi, les sinistrés ont obtenu d’être de nouveau pris en charge par la Ville, la nuit dernière. «La municipalité est solidaire, a tenu à préciser le maire Hubert Falco, et nous ne souhaitions pas rendre plus difficile la situation de ces personnes traumatisées. » Sept familles – soit toujours dix-huit personnes – ont donc été installées à l’hôtel (la visite d’Amma étant terminée) jusqu’à ce matin. La Ville a également décidé de mener, aujourd’hui, une contre-expertise afin de rassurer – ou pas – les habitants. «Nous nous retournerons ensuite vers Foncia pour ce qui concerne les frais engendrés par cette situation », précise le maire, rappelant que des telles mesures ne peuvent peser sur ses administrés. Quant à Foncia justement, la société n’a pas souhaité commenter «un dossier en cours de traitement ».