Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Chambre d’agriculture : la Confédération paysanne affiche ses ambitions
Dans la perspective des élections professionnelles, qui auront lieu en janvier, la Confédération paysanne est la première organisation à présenter sa liste dans le Var
Hier à Tourves, Sylvain Apostolo et Blandine Arcusa entourés de leurs colistiers, ont mis en avant leur programme, qui s’appuie sur le travail de fond effectué par le syndicat depuis des années. Si les enjeux du scrutin sont à double niveau, départemental (la gestion de la chambre) et national (le poids de la conf’ et de ses revendications), il s’agit « de remettre les paysans et paysannes au coeur des problématiques de la chambre d’agriculture, de renforcer l’appui technique et la capacité de formation, de valoriser toutes les productions».Ce souhait de changement d’orientation est « ce qui permettra de relever les défis du changement climatique, la relation avec notre environnement ». Les candidats veulent également « assurer la transparence dans le fonctionnement de la chambre d’agriculture et davantage intégrer les paysans dans la prise de décision, en concertation et en rapport avec le terrain ».
Lutter contre la spéculation foncière
Un point important a été mis en avant : l’amélioration des conditions d’exercice du métier. À ce titre, Sylvain Apostolo rappelle que la conf’ veut « donner l’impulsion pour que la chambre s’investisse dans l’adaptation des normes à l’agriculture de notre département en fonction des problématiques locales », telles que les dégâts des sangliers, la prédation, le travail de prophylaxie. Et de rappeler, parmi les actions du syndicat, « le guide de biosécurité pour les petits élevages de volailles », validé par le ministère cette année. D’autres priorités ont été énoncées, comme « la lutte contre la concurrence déloyale avec un prix minimum d’entrée en cas d’importation pour tirer tout le monde vers le haut, dans toutes les filières » et la volonté de travailler avec tous les acteurs du département, AgribioVar ou l’ADEAR pour les dossiers d’installation. Le dernier grand axe que le syndicat entend développer consiste à « appréhender les choses d’un point de vue global sur un territoire : évaluer les besoins et les moyens de production disponibles, faire un état des lieux du foncier, travailler sur les questions de commercialisation, de restauration collective».
« Retraites minables»
S’agissant de l’épineux problème de l’accès au foncier agricole, «la chambre d’agriculture avait une politique de neutralité » selon Sylvain Apostolo qui veut au contraire des mesures politiques : « Se battre contre la spéculation foncière, l’accaparement des terres par des financiers qui achètent des hectares au double des prix du marché », empêchant ainsi nombre d’installations de petits porteurs de projets qui sont autant d’emplois non délocalisables. Sur ce dernier point, les retraités qui ont « des retraites minables » comme l’a souligné Catherine Apostolo, « ont un rôle à jouer, dans la transmission de leurs fermes et l’aide à l’installation », comme les propriétaires et usufruitiers, dans « l’exploitation de leurs terres par des paysans locaux afin qu’elles restent entre de bonnes mains » a dit Josué Morand. Pour aller à la rencontre des électeurs, la Confédération paysanne va organiser des réunions publiques et deux opérations « ferme ouverte » sur les thématiques des fruits et légumes (fin novembre) et viticulture (début décembre).