Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Donald Trump, beau looser
Comment se présentera samedi Donald Trump, invité vedette à Paris des commémorations internationales de l’Armistice du novembre ? En père la victoire ou en piteux président ? À l’écouter hier soir commenter depuis la Maison-Blanche les résultats des élections de mi-mandat, il n’y a pas l’ombre d’un doute : « Les résultats ont été fantastiques ». Traduction, en français dans le texte : c’est une défaite honorable. Il a perdu la majorité à la Chambre des représentants, l’équivalent de notre Assemblée nationale. Toutes ses réformes intérieures passeront à la trappe de la cohabitation. Jamais le pays n’a paru aussi divisé… du moins pas depuis l’ère Obama. Mais Donald Trump a préservé l’essentiel, du moins ce qui est le plus important à ses yeux : il reste le maître du jeu. Les Républicains ont mis du temps à adopter ce chef d’entreprise parti à la conquête du grand vieux parti comme dans une OPA hostile. Cette fois, ils se sont massivement mobilisés derrière lui pour sauver la majorité au Sénat. Normal : il a su leur susurrer ce qu’ils avaient envie d’entendre : « Des impôts plus faibles et des frontières plus sûres ». Ils ne verront jamais le mur dont ils rêvaient à la frontière avec le Mexique mais grâce à lui, ils y ont cru et lui en sont reconnaissants. Et même si le mode de calcul outre-Atlantique est discutable, même si le mérite en revient en partie à son prédécesseur, un chômage à , % reste – et c’est heureux – un bon moyen de récolter des voix. Les Européens, les Français peuvent-ils se réjouir de voir un Trump battu (mais pas abattu) ? Pas vraiment… Il va compenser la paralysie législative par un activisme redoublé à l’international. Toujours selon le même credo : l’Amérique d’abord, quitte à sacrifier ses alliés historiques contre un ou deux points de popularité. Dans cette croisade, il n’y aura pas d’armistice.