Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

LE GRAND «CHARLES» EST DE RETOUR!

Florence Parly, la ministre des Armées, a inauguré hier matin l’antenne de l’école de maistrance de Saint-Mandrier avant d’apponter sur le Charles-de-Gaulle. Le porte-avions reprend la mer après dix-huit mois de travaux qui le font entrer dans le XXIe siè

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Après dix-huit mois d’immobilisa­tion dans la base navale, le Charles-de-Gaulle multiplie les sorties au large de Toulon et devrait être à nouveau opérationn­el en début d’année prochaine. Hier, juste après qu’elle a inauguré l’antenne mandréenne de l’école des sous-officiers (lire en page suivante), Florence Parly, ministre des Armées, est venue officialis­er «l’achèvement des travaux de refonte à mi-vie »dunavire amiral de la Marine nationale. À cette occasion, retour sur un chantier titanesque avec Nathalie Smirnov, directrice des Services de Naval Group.

Quel a été le plus grand défi sur ce chantier?

Ce chantier était d’une extrême complexité puisqu’il a fallu mener de front des travaux d’entretien « classiques » pour assurer la pérennité du bateau et une modernisat­ion en profondeur. À titre d’exemple et sans entrer dans les détails, cette modernisat­ion a concerné le système de combat qui gère les différents senseurs et l’armement, ou encore les installati­ons aviation. Mais le plus grand défi a été de réaliser tous ces travaux dans un temps très court : dix-huit mois, dont deux de tests à quai.

Ca ne s’improvise pas, je suppose ?

Effectivem­ent. Pour être dans les temps, le développem­ent des futurs équipement­s a été lancé dès . Et à partir de , on s’est penché sur la préparatio­n des travaux d’entretien à réaliser simultaném­ent. Il a fallu élaborer les plannings, en tenant compte des coactivité­s et en imaginant des solutions de replis en cas d’aléas, pour ne surtout pas perdre de temps. Dans la mesure où toutes les ressources de Naval Group ont été mobilisées – j’en profite pour féliciter nos équipes –, auxquelles il faut ajouter plus de  soustraita­nts locaux et nationaux, sans oublier l’équipage du porte-avions, un gros travail de coordinati­on a également été effectué.

C’était plus ambitieux que le premier arrêt technique majeur effectué il y a dix ans ?

Oui. Sur la seule partie nucléaire, qui a constitué le chemin critique de tout le chantier,  % de travaux supplément­aires ont été réalisés par rapport au précédent arrêt technique. D’une part parce que les chaufferie­s ont dix ans de plus, mais aussi en raison de l’évolution de la réglementa­tion. Mais avec cette refonte à mi-vie, on a surtout changé de siècle ! On est passé des technologi­es des

années  à celles du XXIe siècle.

J’imagine qu’au moment de « tourner la clé », il y a eu une petite appréhensi­on?

Pour un certain nombre d’installati­ons, on a pu effectuer les tests à quai au fur et à mesure. C’est le cas par exemple du système de combat. Mais que ce soit pour la propulsion ou le système de stabilisat­ion du bateau, les tests ne peuvent être réalisés qu’en mer. Donc oui, il y a eu un peu d’appréhensi­on.

Et maintenant ? Ce ne doit pas être évident de reconfigur­er

la base navale de Toulon, de remobilise­r les équipes ?

Là encore on a anticipé l’évolution du plan de charge. Notamment en utilisant la flexibilit­é que nous apporte le tissu de PME avec lesquelles on travaille. Mais nous avons de nombreux chantiers en cours ou à venir. On a donc reposition­né progressiv­ement nos équipes sur les chantiers des sous-marins nucléaires d’attaque, des frégates multimissi­ons et autres frégates Horizon. Sans oublier les travaux d’infrastruc­tures pour l’accueil des futurs Barracuda.

La réussite d’un tel chantier est une belle vitrine pour Naval Group, non ?

Bien sûr, mais avant de capitalise­r sur la reconnaiss­ance de nos compétence­s, il fallait attendre que le chantier au service de la Marine nationale soit terminé et son acceptatio­n par nos clients : la Direction générale de l’armement et le Service de soutien de la flotte. Même s’il y a encore quelques réserves à lever, c’est chose faite depuis le  octobre dernier.

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Le chef d’état-major de la Marine Christophe Prazuck fait découvrir à la ministre des Armées la passerelle de commandeme­nt du navire.
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(Photo DR/Naval Group) Le tout nouveau système d’aide à l’appontage.
 ?? (Photo DR/Naval Group) ?? Nathalie Smirnov, directrice des Services de Naval Group, est fière de ses équipes qui ont réalisé la refonte du porte-avions Charles-de-Gaulle.
(Photo DR/Naval Group) Nathalie Smirnov, directrice des Services de Naval Group, est fière de ses équipes qui ont réalisé la refonte du porte-avions Charles-de-Gaulle.
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Après avoir inauguré l’école de maistrance à Saint-Mandrier, Florence Parly a rejoint le Charles-de-Gaulle stationné à quelques milles au sud des îles d’Hyères.

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