Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Les déserts médicaux, ça fait peur pour la suite »

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Après des mois et des mois de recherches, le panneau installé sur un rondpoint à l’entrée du village de Figanières a enfin porté ses fruits : Ornella Mura, médecin généralist­e, Belge de 31 ans, s’est installée dans le village il y a un an. Une véritable bouffée d’oxygène pour toute une population. Rencontre.

Comment vous êtes-vous retrouvée à Figanières ?

Je voulais venir dans le Sud de la France. Je cherchais un village parce que déjà, en Belgique, j’avais un cabinet en milieu rural. En , j’ai passé quelques jours dans le coin pendant les vacances, et j’ai eu vent de la recherche de Figanières. J’ai contacté la mairie, et c’est allé vite. En octobre , je débutais mon activité ici.

Pourquoi avoir choisi ce village ?

Je viens moi-même d’un milieu rural, je pense que, comme en Belgique, les praticiens qui s’installent dans les petits villages sont eux-mêmes issus de la ruralité.

Quelles sont vos impression­s ici ?

Je me sens bien, je ne regrette pas du tout d’être venue m’installer dans le Sud, dans un petit village. C’est ce que je recherchai­s. Toutes les installati­ons ont été mises à dispositio­n par la municipali­té, et c’était vraiment un avantage à mes yeux. Venant de loin, j’aurais eu du mal à gérer cet aspect. Mais je l’aurais fait quand même !

Aviez-vous des garanties concernant votre patientèle ?

Vu les recherches engagées, et après les rencontres avec la mairie, je m’imaginais bien qu’il pouvait y avoir du monde intéressé par la venue d’un médecin généralist­e. J’ai très vite travaillé, avec une grosse demande de la population. Les journées sont bien remplies. Je travaille presque plus qu’en Belgique malgré mon installati­on récente.

Qu’est-ce qui change par rapport à la Belgique ?

Ce qui est différent, c’est par exemple que les personnes ici ont moins recours aux visites à domicile. Quand les personnes peuvent se déplacer, elles le font. Il y a quand même des zones où je me rends, hors Figanières. À Callas, un peu, à Montferrat aussi. Peut-être à Comps bientôt, vu que le médecin s’en va… De ces mêmes endroits, il y a des patients qui viennent jusqu’à mon cabinet.

On en arrive à la problémati­que des déserts médicaux. Quel est votre avis sur la question ?

Les déserts médicaux, ça fait peur pour la suite. Heureuseme­nt qu’on est deux à Figanières, mais si je me retrouve seule, ça peut vite être compliqué. Les médecins jeunes manquent. Moi ça va, je peux encore prendre des patients en urgence, et je n’ai pas trop d’attente pour la prise de rendez-vous. Mais si je dois accueillir une nouvelle patientèle, c’est vers les urgences que les patients seront redirigés.

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