Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les pistes de l’ARS: maisons de santé et partenariat
Le problème de l’accès aux soins est au coeur des préoccupations de l’Agence régionale de santé. L’établissement public met en oeuvre un certain nombre d’outils. Mais ne doit pas s’en contenter
Les symptômes : de terribles difficultés à trouver un généraliste à moins de 20 minutes de son domicile. Le traitement : multiple. C’est un peu le résumé des propos de Sébastien Debeaumont, délégué départemental de l’Agence régionale de santé (ARS) pour le Var. L’homme tire un portrait-robot sans concession du territoire varois. « Si on ne fait rien, ça peut s’aggraver. » Au moins, c’est clair. Pour entrer plus en détail, Sébastien Debeaumont poursuit : «En ce qui concerne les médecins généralistes, nous avons produit un nouveau zonage en début d’année qui identifie les territoires en difficultés.» Autour d’Aups, aux Arcs et dans le Nord du département, à Comps et aux alentour (lire par ailleurs) . Des « zones d’intervention prioritaire », dans le jargon de l’ARS.
Des aides pour l’installation dans les zones sous tension
Intervenir, donc, mais comment? En coopérant, affirme dans un premier temps le délégué départemental. «Il faut un partenariat entre les acteurs de la santé sur le territoire. Nous, mais aussi l’ordre et les syndicats des médecins, l’assurance-maladie, les élus… » C’est au prix d’une bonne entente entre tous ces partenaires que les choses peuvent évoluer dans le bon sens, semble dire le responsable de l’ARS. Outre ces bonnes volontés, il y a aussi des outils concrets, à mettre en oeuvre lorsque la situation l’exige. Des outils qui sont inclus dans différents dispositifs, comme le plan d’égal accès au soins dans les territoires, ou le projet régional de santé. Des noms ronflants qui se traduisent, sur le terrain, par différentes aides, surtout financières. «On peut citer par exemple l’aide à l’installation, avec un minimum de revenu assuré », précise le docteur Anne Decoppet, conseillère médicale de la délégation départementale du Var.
Donner goût à la profession en milieu rural
Autre piste, franchement privilégiée ces temps-ci: les maisons de santé. « Les jeunes médecins ne veulent plus envisager leur activité seuls. Ils ont pris l’habitude en stage à l’hôpital de travailler en équipe pluridisciplinaire. » Alors attirer les nouveaux praticiens dans les zones rurales se fera au prix de la satisfaction de ce désir. «L’objectif est de doubler le nombre de maisons de santé », affirme Sébastien Debeaumont. Avec, là encore, des aides financières à la clef pour mener les projets. Dernière piste, celle des stages de fin d’études des médecins. «Ils peuvent désormais le faire avec un généraliste, dans son cabinet par exemple, explique Anne Decoppet. L’idée est de faire prendre goût aux jeunes ce travail sur le territoire.» Un éventail assez large de mesures est disponible. « Chacun a un bout de la solution», affirme Sébastien Debeaumont. Y a plus qu’à.