Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Des téléphones fixes en cellule dès à La Farlède
Lâchée dans un tract furibond du syndicat UFAP, l’information est tombée hier : des travaux démarrent en janvier pour équiper les cellules de la prison. Simple comme un coup de fil ?
Le syndicat pénitentiaire UFAP en a fait un tract furieux et s’étrangle. La prison de Toulon-La Farlède devrait être établissement pilote dans la région Paca pour l’installation de téléphones fixes en cellule. « C’est avec stupeur que nous avons appris que le centre pénitentiaire serait le premier équipé de téléphonie en cellule, écrit l’UFAP. Ce n’est plus un serpent de mer, mais bien une réalité.» Lors d’une visite à La Farlède en août 2017, la garde des Sceaux Nicole Belloubet avait déjà défendu le principe selon lequel « mettre des téléphones en prison n’est pas une idée absurde ». Elle précisait alors sa pensée en parlant de téléphones portables bridés, ou bien en citant une expérimentation en cours dans une prison de la Meuse, avec des téléphones fixes en cellule.
Partout en France
Fin octobre, la ministre de la Justice a confirmé l’installation de téléphones fixes dans chacune des 50 000 cellules des prisons françaises d’ici deux ans. Seuls quelques numéros, dûment autorisés, pourront être joints. À La Farlède, les travaux devraient commencer début janvier 2019 et durer de deux à trois mois. David Mantion, responsable régional de l’UFAP, critique vertement cette décision, prise sans aucune garantie sur les moyens de contrôle de telles installations. « Quid du contrôle des communications? Rien n’est prévu au niveau humain. Nous y sommes totalement opposés. Le contrôle est nécessaire pour tout ce qui est radicalisation, organisation de pression sur les victimes, fustige-t-il. Pour nous, il y avait vraiment d’autres priorités.»
Les brouilleurs sont-ils meilleurs?
Des lignes fixes pourraientelles faire diminuer le nombre de téléphones portables
illégaux en circulation dans la prison ? Cela semble possible, reconnaît le syndicat, qui préfère pourtant mettre en avant les brouilleurs, que David Mantion juge efficaces, même si des ajustements techniques ont pu être nécessaires. « Aucune création de postes n’est prévue pour assurer le contrôle des communications téléphoniques, est-il écrit
dans le tract, alors que le pays vie au quotidien sous la menace terroriste et que les personnels pénitentiaires font partie des cibles connues.» À La Farlède, on passerait ainsi – en théorie – d’une dizaine de cabines téléphoniques, dans les couloirs et les coursives, à quelques centaines dans les cellules.