Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Ils courent avec la peur »

Présent dans le Var pour remettre les médailles du sport de la ville de Saint-Raphaël, le quintuple vainqueur du Tour nous a accordé un entretien exclusif et sans concession

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De passage à Saint-Raphaël pour remettre les médailles du sport aux champions locaux, le quintuple vainqueur du Tour de France (1978, 79, 81, 82 et 85) nous a accordé un entretien fleuve. Chances françaises sur la Grande Boucle, parcours de l’édition 2019, ennui suscité par un Tour de plus en plus promis à l’équipe Sky, utilisatio­n des oreillette­s, avec son franc-parler, le Blaireau n’a rien éludé.

Bernard Hinault, vous voici dans ce départemen­t du Var qui n’a plus vu le Tour de France depuis . Pourquoi le Sud-Est, encore absent de l’édition , est-il si souvent oublié ?

Ce n’est pas très évident d’aller sur la cote d’Azur au mois de juillet. Mais en , le grand départ se fera, comme en , à Nice. Je pense qu’une bonne partie du Var sera alors traversée.

Le parcours de l’édition  vient d’être dévoilé. Qu’en pensez-vous ?

Tout le monde dit qu’il est dur, mais ce sont les coureurs qui font la course. Je suis toujours parti du principe qu’on te donne un menu, et toi tu fais ce que tu veux avec. Quand tu vas au restaurant, tu n’es pas obligé de tout prendre. Là c’est pareil.

Pour le coup, le menu est copieux...

Oui, mais il y a des points clés qu’il faut savoir prendre. Il y a les contre-la-montre individuel­s et par équipes et deux ou trois étapes de montagne. Un Tour ça se joue sur une, voire deux journées. Si tu veux faire la différence, tu te contentes de la faire sur une de ces journées.

Cette différence, les Français vont-ils justement pouvoir la faire ?

Non, parce que malheureus­ement, on n’a pas le super grimpeur capable de surclasser les autres. Et en contre-la-montre, on n’a personne.

Même Pierre Latour, maillot blanc et champion de France du contre-la-montre ?

tous couru pour conserver leurs places d’honneur.

Vincenzo Nibali, expliquait récemment que le niveau trop homogène entre les coureurs pouvait expliquer leur difficulté à faire des écarts, à attaquer…

On n’ose plus attaquer à cent kilomètres de l’arrivée. Mais est-ce que ça n’est pas dû au fait qu’ils sont trop maigres et qu’ils n’ont donc pas de réserves ? Quand tu n’as pas de carburant, tu ne peux pas y aller. Ils seraient un peu plus gras, ça leur ferait peut-être du bien ! Ils seraient un peu plus dans le dur en montagne, mais ils pourraient attaquer de loin. Quand Contador a gagné la Vuelta (le Tour d’Espagne en , Ndlr),

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