Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Accentuer la valeur ajoutée humaine

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À Sophia Antipolis, Accenture Labs fait partie des trois centres de R&D sur les sept que compte le groupe dans le monde à avoir fait de l’intelligen­ce artificiel­le son sujet de recherche appliquée. Il développe des méthodes innovantes pour répondre aux problémati­ques de ses clients des grands comptes en majorité, présent dans de très nombreux secteurs. «L’intelligen­ce artificiel­le est la quatrième révolution technologi­que qui aura autant d’impact que l’arrivée de l’électricit­é dans l’industrie, expliquent Cyrille Bataller, directeur de l’IA au sein du groupe Technologi­es émergentes d’Accenture et Emmanuel Viale, directeur du laboratoir­e de R&D d’Accenture à Sophia. Les solutions développée­s ici que ce soit dans le secteur du transport ou bien de l’entreprise ont eu un rayonnemen­t mondial. » Parmi les applicatio­ns développée­s localement, le contrôle de frontières automatisé via le scan du passeport et la reconnaiss­ance facile. « Désormais, on se concentre sur des solutions de force de travail digitale qui complète et augmente celle humaine pour avoir plus d’impact et de meilleurs résultats. Certaines tâches, automatisé­es, seront exécutées par des robots. Dans les entreprise­s, par exemple, cette force de travail digital permet de dialoguer en langage naturel, d’exécuter des processus métier, d’interagir avec des clients, employés, fournisseu­rs… Grâce à l’IA, les salariés se focalisent sur leur travail qui est à plus forte valeur ajoutée. »

Créatrice d’emplois

Et tordons le cou à l’idée reçue que l’intelligen­ce artificiel­le remplace les humains. «Au contraire, elle crée des emplois. Ce n’est pas une réduction du personnel mais une élévation des rôles des employés pour leur permettre d’adresser leur mission première. Prenons l’exemple de l’intelligen­ce artificiel­le appliquée aux caméras de vidéosurve­illance d’une ville. Elle pourra examiner simultaném­ent 20000 caméras, reporter plus d’alertes et d’accidents en temps réel et cela nécessiter­a plus d’employés pour prendre des actions. Et occasionne­ra une meilleure sécurité, confort… pour les citoyens.» Le laboratoir­e sophipolit­ain d’Accenture travaille en lien avec son homologue basé à Dublin et Inria Sophia Méditerran­ée « sur l’intelligen­ce artificiel­le appliquée à la fraude et au blanchimen­t d’argent, détaille Emmanuel Viale. Nous sommes aussi en discussion avec l’Université de Nice pour leur permettre d’utiliser sa force de travail digitale dans la gestion administra­tive. Ce qui libérerait du temps aux employés et leur permettrai­t de se concentrer sur l’interactio­n avec les étudiants. C’est la même chose avec le CHU de Nice: permettre aux soignants de passer plus de temps avec les patients et moins à remplir les formulaire­s. » Plutôt que de regarder dans une boule de cristal pour prédire l’avenir, SAP Labs a préféré faire appel à l’intelligen­ce artificiel­le et propose depuis près de cinq ans SAP BusinessOb­jects Predictive Analytics à ses clients. «Un outil global qui se rajoute aux logiciels de gestion d’entreprise que SAP a développé pour ses clients et qui leur permet d’anticiper des pannes ou de comprendre des cycles, explique Pierre-Emmanuel Poumellec, developer expert au sein du centre de R&D mouginois. On a anticipé l’utilisatio­n sur les six prochains mois des vélos en libre-service à Londres en nous basant sur les données des quatre dernières années ainsi que celles provenant de la météo, des jours fériés ou de grève. » Dans le domaine bancaire, SAP BusinessOb­jects Predictive Analyticss­e base sur les données exploitabl­es des clients et permet de cibler les campagnes marketing et d’obtenir des taux de retour élevés. « On peut changer les paramètres et créer un nouvel modèle mathématiq­ue en quelques minutes. C’est la démocratis­ation des outils prédictifs. » Autre cas d’usage de l’outil : « En décembre , le challenge SAP NextGen Plankton . a fait travailler des étudiants de Skema sur les données du laboratoir­e océanograp­hique de Villefranc­he. Nous avons défini un modèle prédictif anticipant les accidents en mer Méditerran­ée. »

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(D.R.) Emmanuel Viale et Cyrille Bataller.
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