Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« S’il y avait un risque de toxicité, ces boues ne seraient pas conformes »
La chef de service à la DDTM, organisme d’État, souhaite rassurer les habitants.
Ces boues sont-elles toxiques ?
Non, s’il y avait un risque de toxicité, elles ne seraient pas conformes. Ces boues sont analysées, c’est obligatoire, il y a toute une batterie de critères à respecter. Il faut savoir que toutes les boues ne partent pas à l’épandage. Celles qui ne respectent pas les seuils sont incinérées. Avant Artignosc et Régusse, les matières issues de la station d’épuration des eaux usées (STEP) de Carcès partaient sur Sillans. D’autres départements ont davantage développé ce processus de revalorisation. Ici, c’est moins ancré dans les moeurs.
Qui analyse ces boues ?
La Step a elle-même procédé à des analyses, elle nous communique les seuils et la préfecture donne un avis, favorable ou défavorable. Dans le cas d’Artignosc, notre plan d’étude est en cours. Il y a également un organisme d’expertise indépendant. L’agriculteur devra nous fournir des analyses de sol régulièrement. Chaque année, on donne un avis en ce qui concerne la quantité de matière épandue, sur un éventuel changement de surface, de zone, d’étendue ou encore de tonnage.
Des producteurs labellisés bio craignent de retrouver des produits chimiques sur leurs parcelles…
Ces professionnels ont davantage à craindre des produits chimiques que l’on trouve en grande surface… Ces boues sont utilisées en substitut. C’est possible qu’elles contiennent des traces de tel ou tel produit jugé “nocif”. On doit parler en seuils, en quantité. On ne peut pas généraliser, sachez que ce sont des dossiers très techniques. Ce qui est sûr, c’est que cette matière est très intéressante, bien moins nocive que les produits que l’agriculteur aurait épandus. La concentration de ces substances est contrôlée et est soumise à une réglementation stricte, on n’épand pas n’importe quoi n’importe où. Soyez sûr que nous contrôlons avant, pendant et après.
C’est la Step de Carcès qui est allée vers l’agriculteur pour lui proposer la matière ?
Oui. La station d’épuration de Carcès connaît les besoins et les professionnels de son territoire. L’agriculteur achète la matière à un prix très abordable. Il peut aussi acheter des compléments contenant des nutriments, s’il en manque. La valorisation de ces boues est intéressante, c’est un système qui bénéficie à tous. C’est du donnant-donnant.
Nous contrôlons avant, pendant et après. ”