Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Survivre grâce au marché de l’occasion

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Pour Thierry Arnaud, le juste prix de vente sur un disque neuf, ce devrait être du “double hors taxes”. « C’est-àdire qu’un disque que j’achète 12,50 euros, il faudrait que je puisse le mettre dans les bacs à 25. » Et c’est le strict minimum : « Même à ce prix-là, ce n’est pas rentable. Sauf si je passe 50 albums par jour. » Car si pour l’heure, il est l’un des derniers disquaires à survivre dans l’hexagone (NDLR: il en restait 334 en 2017, voir infographi­e), c’est grâce au marché de l’occasion. « Sans cela, je ne pourrais pas continuer mon activité. Si je peux encore me permettre de vendre du neuf, c’est parce qu’à côté, je vends aussi un CD que j’ai chiné à deux euros et que je mets dans les bacs à huit. »

Vinyles au rabais

Mais là encore, c’est compliqué. «Tous les collection­neurs de disques sont maintenant aussi sur Internet. Sans parler du fait qu’aujourd’hui, quelqu’un qui veut un Miles Davis va presque pouvoir le trouver dans la première supérette venue. » Et de s’attaquer à ces rééditions à bas prix que l’on trouve un peu partout. « Un vinyle en vente à 15 euros, c’est un disque “cheap” qui a été fabriqué au rabais en République Tchèque. Pour être cru : ce sont des pressages de merde. » Car avec le revival de la galette noire, un autre problème se pose. «On represse du vinyle, mais pas suffisamme­nt pour rouvrir des usines. Et beaucoup trop, pour que les quelques producteur­s qui ont survécu suivent la cadence. »

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(Source Ministère de la Culture) Évolution du nombre de disquaires depuis les années .

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