Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« On se retrouvait avec des superpositions de chasses »
Pour Jérémy Canèse, président de la Diane flayoscaise depuis 2010, il n’est pas question de supprimer la réciprocité avec Lorgues sur Flayosc, uniquement de respecter le souhait de Berne. « Le domaine de Berne voulait notamment résoudre le problème du passage sur le plateau. Les chasseurs de grives laissent leurs voitures partout, se postent en vue de tout le monde et tirent dans tous les sens sur le plateau traversé par la route d’accès au domaine. Or aucun des chasseurs de Flayosc ne chasse sur ce plateau, ce ne sont que des Lorguais qui y vont. Le domaine voulait que je régule tout ça et a choisi de nous donner des droits de chasse sans aucune réciprocité. C’est leur choix. On me donne des conditions que je dois respecter pour ne pas perdre le droit de chasse ici. C’est quand même 550 hectares. Le garde de chasse a demandé poliment aux Lorguais de se positionner sur d’autres postes flayoscais, mais plus sur Berne où il faut que l’on se fasse plus discret. Ils se sont vexés. » Les territoires de chasse sont propres à chaque commune, gérés par les sociétés de chasse. « Je gère cent chasseurs sur Flayosc, que je connais, mais si j’en ai deux cents de plus qui viennent avec la réciprocité, comment les contrôler ? Je suis responsable pénalement sur mon territoire. Avec les incidents que l’on voit ces derniers temps, Berne impose ses conditions, ils ont besoin de sérieux dans la gestion de la chasse. La chasse évolue, il faut le comprendre. Les grands domaines privés sont chez eux et nous devons respecter leurs conditions. La cohue et l’anarchie sur le domaine, ils n’en veulent plus. Je patrouille pour être sûr qu’il n’y a pas un chasseur les jours d’affluence. Or, avec la réciprocité on ne savait même plus qui chassait. Parfois il y avait même des chasseurs d’autres communes ayant la réciprocité avec Lorgues. On a attrapé des chasseurs de Vidauban à Flayosc, c’est aberrant. Les Lorguais ne nous prévenaient pas des lâchers de gibiers sur le domaine. Parfois on se retrouvait avec des superpositions de chasses sur zone alors que c’est dangereux et interdit. Mais en dehors de Berne, il n’est pas question de lever la réciprocité avec Lorgues sur Flayosc. Par contre c’est à nous de gérer notre territoire, pas aux autres. Nous pouvons nous entendre mais il faut pouvoir dialoguer et nous organiser. » Il ajoute : « Le domaine de Berne ouvre une porte nécessaire à la bonne conduite de la chasse à l’époque où l’on vit. Ils vont peut-être nous donner le pouvoir de poser les bases d’une chasse d’aujourd’hui. »