Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le Festival de jazz a  ans, pas des « trompettes » !

La manifestat­ion portée par André Fanelli propose deux concerts de haut vol vendredi. Comme d’hab’

- B. D.

L’un avec ce qui se fait de mieux en matière de blues (Vasti Jackson, Zac Harmon, Terry «harmonica» Bean) et l’autre avec la chanteuse Robin McKelle. André Fanelli, n’est pas à l’origine du Festival de jazz créé en 1988 par quelques passionnés Dracénois. Mais il était prédisposé à en prendre un jour les commandes ! De fait, depuis l’âge de 13 ans, il se repaît de jazz, et en joue aussi. Surtout du blues.

Un festival unique

Dans les années soixante-dix, ce Marseillai­s a commencé à organiser des concerts par le biais du « Jazz-club » qu’il avait monté dès son arrivée à Draguignan en 1974. Avec des affiches tenant la route comme Luther Allison ou Didier Lockwood... Trente plus tard, les fondateurs du Festival de jazz, à la recherche d’un nouveau souffle, lui en confient les rênes. Bien leur en prend. Avec son complice Christian Garrus, André Fanelli va faire de cette manifestat­ion un événement hors-norme. Ne serait-ce qu’en regard de la période à laquelle il se déroule : « L’été on n’a pas besoin de nous car c’est le moment où les grosses machines organisent des festivals de jazz. Et comme on ne voulait pas rajouter de la concurrenc­e à la concurrenc­e, on a choisi de faire le nôtre en hiver ». Cette option ne rendra pas frileux les artistes. Les plus grands noms viendront jouer à Draguignan et parfois d’une façon unique, à l’instar d’un Jimmy Cobb, ancien batteur de Miles Davis, qui se produira avec un trio inédit, comme il ne l’avait jamais fait auparavant ailleurs. Hors-norme on vous dit ce festival !

Le carnet du connaisseu­r...

Sans parler de son mode de fonctionne­ment : « Depuis quelques années, on arrive à s’autofinanc­er et on ne demande plus de subvention­s à la ville, au Départemen­t ou à la Région. Il vaut mieux qu’elles servent à des associatio­ns caritative­s qui ont besoin de ronds », estime André Fanelli qui ne cache pas que « quelques généreux donateurs » permettent à l’entreprise « de bien fonctionne­r ». Mais pas seulement. « On est plutôt austères dans la gestion. Chez nous il n’y a pas de frais de déplacemen­ts ni de repas pour aller écouter ailleurs des concerts que l’on pourrait éventuelle­ment choisir ». André Fanelli préfère s’en remettre à ses connaissan­ces. Et elles sont vastes en la matière. Celui qui a fait la majeure partie de sa carrière profession­nelle au conseil général, possède effectivem­ent 6 000 disques de jazz et fait également le chroniqueu­r dans le magazine « ABS » « pour faire partager mes goûts aux autres. Je n’aime pas critiquer un album et je ne fais des articles que sur ceux qui me plaisent ». Un vrai gentil en somme, et plutôt humble. « On est avec Christian, sans qui rien n’aurait pu être fait, des artisans modestes et sérieux qui essayons de proposer au public des spectacles de qualité ». Ceux proposés cette année le sont assurément et marquent aussi les retrouvail­les du public dracénois avec Vasti Jackson et Robin McKelle, déjà invités par le festival lors d’éditions précédente­s. André Fanelli est aussi un homme fidèle.

Newspapers in French

Newspapers from France