Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Du Beausset au Panthéon: sur les traces de Portalis
À la faculté de droit de Toulon, deux journées de colloque sont consacrées au « père » du code civil. L’occasion de s’intéresser au parcours de ce Varois et à ses réflexions, toujours pertinentes
Jean-Etienne-Marie Portalis est le seul natif du Var à reposer au Panthéon. Pourtant, en dehors des cercles juridiques, le natif du Beausset reste relativement méconnu du grand public. L’association culturelle Harps, à l’origine de nombreuses conférences et expositions dans l’ouest-Var a décidé de lui consacrer un colloque de deux jours, en présence de personnalités et d’universitaires de renom. Entretien avec le président de Harps, Patrick Penel.
L’objectif de ce colloque est de mettre en lumière l’oeuvre de Portalis. Estimezvous que son souvenir n’est pas suffisamment cultivé ?
À mon avis, il n’a pas la notoriété qu’il mériterait. Malgré quelques noms de rues ou de bâtiments, il est presque totalement inconnu du grand public. Pourtant, lorsque l’on regarde l’histoire de France, il y a deux textes qui marquent l’aventure humaine et politique : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et le code civil. Ce sont des monuments de sagesse qui ont atteint l’universel. Pour ce dernier, publié en avec la volonté politique de Napoléon, Portalis est le principal coauteur.
Le document a traversé les siècles...
La codification n’a pas varié et la méthodologie que Portalis a promue est restée rayonnante, au-delà des frontières et a marqué des générations de juristes.
Que nous dit la lecture de Portalis de la société actuelle ?
Cet homme a traversé tous les bouleversements et toutes les haines d’une période extrêmement tourmentée, entre et . La société d’alors était en transition inachevée. Aujourd’hui, on a des problèmes de paix civile ; on a des problèmes de paix religieuse. On peut donc bien sûr trouver des résonances, toutes proportions gardées. Si la relecture des textes de Portalis pouvait éclairer le présent, ça serait intéressant. Il y a une part d’héritage à dégager.
Que retenez-vous de la personnalité de Portalis ?
L’homme est mesuré, sage et bienveillant. En un mot : modéré. Dans cette société complexe et agitée, il a su montrer la force de la culture et des savoirs. J’encourage à relire Portalis et notamment Le monument De l’Usage et de l’abus de l’esprit philosophique durant le XVIIIe siècle. Une synthèse de la pensée philosophique du siècle qu’il écrit lors de son exil à la frontière danoise, à la fin du Directoire.
Au programme
Colloque vendredi, toute la journée, et samedi matin à la faculté de droit de Toulon. Conférences, tables rondes et « plaidoiries théâtralisées » en présence d’enseignants et spécialistes de renom. Concert classique le vendredi soir au Beausset avec un plateau artistique de 29 musiciens.. Tarif : 20 euros (colloque) à 25 euros (colloque et concert) Renseignements au 06.84.72.76.13. ou sur le site Internet : https://sites.google.com/view/portalistln2018harps