T’en fais pas, frère !

Contre le blues automnal, un médicament miracle : la France qui gagne ! Novembre est un mois délicat pour tous ceux d’entre nous qui ont le moral fragile. Le soleil déclinant, nous produisons moins de mélatonine et de sérotonine. D’où nos bâillements à toute heure du jour, d’où nos sautes d’humeur. Un état appelé par les scientifiques trouble affectif saisonnier, qui nous rend encore plus sensibles aux mauvaises nouvelles. Et cette année… L’Europe à couteaux tirés, les immeubles qui s’effondrent à Marseille, la Californie qui n’en finit plus de brûler, Donald Trump qui nous inonde de tweets assassins, et il n’est pas sûr que l’on puisse rejoindre samedi son centre commercial préféré pour les premiers achats de Noël : les gilets jaunes sont de sortie, annoncés par centaines, par milliers, aux péages de nos autoroutes. Vraiment, une semaine à rester sous la couette. Mais la France ne serait pas la France si elle n’avait pas ce sens si particulier de l’humour. Le fameux esprit français qui fait mouche, face à de plus puissants que nous. Hier sur twitter, deux champions du monde ont ensoleillé les réseaux sociaux, et donc notre quotidien. Alors que le président américain nous provoquait à distance, avec un tonitruant « Make France Great again ! » (traduction : rendez sa grandeur à la France), Kevin Mayer, recordman du monde du décathlon, publiait la photo de son exploit, ainsi légendée : « On y travaille, cher Donald ». Benjamin Mendy, Bleu champion du monde en rajoutait une légère couche : « Don’t worry bro », autrement dit, « t’inquiète pas, frère ». Un peu cavalier, sans doute dérisoire, mais tellement français, façon Cyrano de Bergerac, « à la fin de l’envoi, je touche ». Face à la gravité du monde, restons légers: ce pourrait être notre devise bis, que nous adopterions juste le temps d’un automne. Conscients que tout va mal, mais légers.