Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un travail de fourmi pour nettoyer les plages
Une dizaine de membres de la réserve communale de sécurité civile était à pied d’oeuvre, hier, sur les plages de La Verne et de La Vernette pour ramasser les résidus d’hydrocarbure
Équipés de combinaisons blanches, de bottes et de gants, les bénévoles de la réserve communale de sécurité civile ont passé la journée d’hier à gratter la surface des plages de La Verne et de La Vernette, afin de récupérer des boulettes d’hydrocarbure issues de la collision entre deux navires au large du cap Corse, le 7 octobre dernier. « C’est un travail de longue haleine, quasiment caillou par caillou, raconte un réserviste. En fait, on pensait trouver davantage ; mais on ne ramasse que de toutes petites boulettes ou de petits déchets (bois, plastique…) légèrement souillés. C’est plutôt fastidieux ». « Cette intervention est menée de concert avec TPM, indique JeanLuc Bigeard, adjoint au maire en charge de la prévention des risques. Mais le fait est qu’on ne constate pas une pollution à proprement parler ; il n’y a pas de galette, c’est très parsemé, le plus gros est passé par Ramatuelle ou Gassin. Ici, comme on est dans le résiduel, on ne fait pas venir l’entreprise spécialisée ; on peut s’en charger nousmêmes, c’est une question de bon sens ».
« Des reconnaissances régulières »
« La mission qui nous est confiée, complète Brigitte Faure, responsable de la sécurité civile communale, consiste à ramasser les petites boulettes et éléments touchés par les hydrocarbures (les cailloux souillés, le bois et les plastiques imbibés), à les trier, les stocker, puis à les envoyer vers un centre de traitement où une entreprise spécialisée viendra les récupérer. Ce sont les consignes donnés par le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre). Nous ferons un bilan pour voir ce qu’il convient de mettre en oeuvre pour la suite. Et nous resterons en veille, par le biais de reconnaissances régulières, afin de vérifier qu’il n’y a pas de nouveaux apports sur les plages ». Si le volume de déchets et résidus de mazout ramassé hier s’avère modeste, ce n’est pas, pour autant, le signe que le travail est terminé et que les plages sont désormais totalement débarrassées des traces d’hydrocarbure. « Nous avons un double souci, commente Denise Reverdito, adjointe en charge des espaces naturels. D’abord, il est possible que la mer continue apporter des boulettes durant les prochaines semaines ».
Encore des traces l’été prochain ?
« Ensuite, même si ce qui est ramassé aujourd’hui peut sembler anecdotique, c’est quand même gênant car on observe que des cailloux souillés sont déjà recouverts par les passages successifs de la mer. On peut donc enlever ce qui est visible, mais ce qui est enfoui remontera un jour à la surface avec le flux et le reflux. On peut donc craindre que l’été prochain, certaines boulettes collent encore sous les semelles ». Pour l’heure, la municipalité agit en fonction des consignes données par la préfecture, suivant les recommandations du Cedre. Mais elle envisage de devoir renouveler régulièrement ce type d’opérations sur les plages de La Verne, de La Vernette, voire aussi sur les Sablettes et Fabrégas. Sans oublier que, plus à l’ouest, davantage de boulettes, voire des galettes, ont été signalées par des promeneurs. Mais là, le nettoyage ne sera pas géré par les autorités locales. « Concernant les plages du Boeuf, du Jonquet et Saint-Selon, précise la chef de la sécurité civile communale, la préfecture préconise d’attendre l’entreprise spécialisée qui viendra par la mer car les accès sont difficiles ».