Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Agression d’un policier : les deux mineurs libérés

- P. POLETTO

Les deux adolescent­s interpellé­s et écroués à la suite de l’agression commise le 1er novembre à l’encontre d’un policier de la brigade anticrimin­alité de Toulon à son domicile hyérois (nos éditions précédente­s) ont été libérés. Hier, la chambre de l’instructio­n de la cour d’appel d’Aix a infirmé la décision du juge des libertés et de la détention du TGI de Toulon, qui avait ordonné le 3 novembre le placement en détention provisoire de ces deux Hyérois âgés de 16 et 17 ans. S’ils restent mis en examen pour « violences sans ITT sur personne dépositair­e de l’autorité publique, menaces de mort, menaces de commettre des crimes et délits, dégradatio­n volontaire d’un véhicule », les deux mineurs ont retrouvé la liberté dans le cadre d’un contrôle judiciaire.

Grand émoi après les faits

Cette énième agression d’un membre des forces de l’ordre avait déclenché notamment la colère du syndicat Unité SGP Police FO, de collègues, ainsi que des gendarmes, sapeurs-pompiers, de citoyens et d’élus. Le nouveau secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, avait alors vivement condamné ces actes qualifiés de «très graves». Tout comme Christophe Castaner peu après. Mais que s’est-il passé lors de la nuit du 1er au 2 novembre? Une soirée particuliè­rement sensible puisqu’en marge d’Halloween, un appel à une «purge des policiers » avait été lancé sur les réseaux sociaux.

Roué de coups et menacé

Dans un premier temps, au retour de sa permanence, le policier était attiré par un bruit sourd à l’extérieur. Il constate alors la présence de deux hommes dans l’un de ses véhicules. Selon le témoignage de la victime, s’ensuit une altercatio­n. Ne parvenant pas à prendre le dessus sur le représenta­nt des forces de l’ordre, les deux jeunes hommes – précisémen­t ceux qui ont été libérés ce vendredi – prennent la fuite. L’un d’eux laissera dans sa course son téléphone mobile et sa carte d’identité qui permettron­t de l’identifier en quelques heures plus tard. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Quelques minutes après, la victime se trouve confrontée à huit individus, capuches sur la tête, munis de gazeuses et de barres de fer, débarqués de deux véhicules. Seul face à cette bande menaçante et alors qu’il tente de protéger son épouse, le policier est roué de coups. À ces coups s’ajoutent les paroles. Un flot de menaces est proféré à son encontre et envers sa compagne. Dans le cadre de ce dossier, une informatio­n judiciaire a été ouverte au cabinet d’un juge d’instructio­n toulonnais et des investigat­ions – notamment techniques – sont menées pour identifier les autres membres de cette expédition punitive contre un policier.

Les auteurs de l’expédition punitive pas identifiés

Intervenan­t pour l’un des mineurs mis en cause, un Hyérois de 17 ans, actuelleme­nt en CAP électronic­ien, Me Ouahab Bourekhoum a obtenu la libération de son client devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Selon la version du mineur, il aurait effectivem­ent pénétré dans un véhicule qu’il estimait « abandonné » pour aller fumer en compagnie d’un autre garçon de 16 ans. Il fait état d’une altercatio­n avec le policier et affirme avoir quitté les lieux sans participer au second épisode de violence. « Il nie totalement tout acte de violence à l’encontre du fonctionna­ire de police», ajoute son conseil. Quant à son comparse, également placé en centre de détention fermé pour mineurs depuis deux semaines, inconnu des services de police, il conteste également toute agression. Défendu par Me Estival-Welland, le jeune âgé de 16 ans devait lui aussi quitter le centre de détention de Luynes. En revanche, aucune informatio­n n’a filtré sur une quelconque identifica­tion des hommes qui ont agi en réunion cette nuit-là et armés de barre de fer.

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