Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les élus de Saint-Maximin, Brignoles et du Cannet-des-Maures

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Parmi les communes qui ont connu une mobilisati­on importante, SaintMaxim­in, Brignoles et le Cannet-desMaures. Christine Lanfranchi-Dorgal est sénatrice et conseillèr­e municipale de Saint-Maximin, commune où la mobilisati­on des Gilets jaunes se poursuit. « Je suis favorable aux mouvements citoyens. La France est un pays de liberté d’expression. » Elle déplore cependant « les familles brisées » par les accidents survenus depuis samedi. « Les Gilets jaunes expriment un mal-être qui est évident. Je suis une élue de terrain et je suis souvent confrontée à cette réalité économique. Quand on gagne moins de 1 200 euros par mois, comment faire pour vivre dignement ? Quelles réponses donner à ces gens-là ? » Elle assure « comprendre la grogne ». Elle déplore une récupérati­on politique des manifestat­ions. « Au départ, c’était apolitique. Mais ce mouvement pacifiste et citoyen va devoir montrer sa capacité à affronter les extrémiste­s qui vont infiltrer ses rangs. »

« Il faut être à l’écoute »

Jean-Luc Longour, premier élu du Cannet-des-Maures, a suivi les événements depuis Paris, où il assistait au congrès des maires de France. « Sans démagogie aucune, je pense qu’il faut être à l’écoute, quand on est devant un mouvement spontané comme celui-là. » Il poursuit. « Les gens ne sont pas descendus dans la rue pour le plaisir. Il y a un malaise qui existe. » Mais il souhaite nuancer. « Ce mouvement mérite tout de même des clarificat­ions. Il y a un problème, c’est certain, mais il est complexe à résoudre. Je ne veux pas céder à la facilité qui me ferait dire “vous avez raison, on paye trop de taxes”. Certains surfent sur ce malaise général. La dette de la France est un héritage de Giscard ! Il faut prendre un peu de recul, à mon avis. » Il conclut : « Si on veut changer de cap, il y a les élections pour ça… » La ville de Brignoles a connu plusieurs points de blocage, de barrages filtrants et une forte mobilisati­on, qui se poursuit.

La goutte de trop

Didier Brémond, maire de Brignoles, est allé à la rencontre des manifestan­ts. « C’est un mouvement inédit pour moi. Il s’est créé sur les réseaux sociaux, il n’a pas de leader, il se construit en marge des syndicats… » Pour lui, la hausse du prix de l’essence a été « la goutte qui a fait déborder le vase ».« Ce ras-le-bol s’est construit au fil du temps. Je comprends qu’on s’attaque au président Emmanuel Macron, mais il ne faudrait pas tout lui mettre sur le dos. »Il explique vouloir simplement accomplir son rôle de maire. « Je fais en sorte que les choses ne s’enveniment pas. Après, il faut être honnête. Dans mon secteur, il n’y a eu aucune dégradatio­n. »

À Brignoles, il n’y a eu aucune dégradatio­n.”

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Christine Lanfranchi-Dorgal, Jean-Luc Longour et Didier Brémond.
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