Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« On doit davantage communiquer »
La députée souhaite prendre du recul par rapport au mouvement. « Dans ces manifestations, il y a beaucoup de gens extrêmement sincères. Je suis infirmière, je les soigne depuis 26 ans. C’est un vrai sujet de société. Aujourd’hui, il y a des citoyens qui sont pauvres. Et parmi eux, beaucoup ne savent pas qu’ils ont accès à des aides, alors qu’ils y ont droit ! »
Dans la pauvreté
« Beaucoup de manifestants sont dans la rue, car ils ont le sentiment de ne pas être écoutés. Ils ne figurent pas sur les chiffres de l’Insee, mais ils sont dans une réelle pauvreté. Quand on a payé son loyer, son essence, son chauffage, ses assurances, la fin du mois est difficile. Mais il faut que ces gens regardent notre politique, ce que nous faisons pour améliorer la situation. » Elle nuance deux catégories de Gilets jaunes. « Il y a ceux qui crient leur haine de la société, on les a déjà vus avec les Bonnets rouges. On ne peut pas discuter avec eux. Ils sont révoltés et ne veulent rien entendre. Avec eux, il faut être extrêmement ferme. » Elle poursuit. « Et il y a ceux qui proviennent de la tranche de la population que j’appellerais la “classe moyenne plus”. Ces gens issus de professions libérales, ces entrepreneurs. J’ai été en profession libérale, je sais ce que ce qu’ils vivent fiscalement. »
Le RN, un « accélérateur de combustion »
Sereine Mauborgne répond de manière imagée. « Aujourd’hui, il y a un incendie. Et certains, je pense notamment au RN, sont des “accélérateurs de combustion”. Vous n’imaginez pas le nombre de mails injurieux que je reçois. Et je dois répondre à de fausses informations ! Hier, j’ai dû expliquer à quelqu’un que “oui, je paye des impôts”. »Ladéputée assure être ouverte au dialogue. « Je suis prête à discuter avec les Gilets jaunes. Mais je condamne tous les débordements, on est dans un état de droit. » Elle conclut. « Il y a deux frustrations qui se regardent. Entre les deux, il y a des violents. »
je suis prête à discuter avec les Gilets jaunes. Mais je condamne les débordements.”