Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Hubert Falco dénonce le « mépris » de l’Etat

- V. R.

Colère froide hier matin pour le maire de Toulon. Dans son bureau, Hubert Falco tape du poing sur la table. Au propre et au figuré. « Il y en a assez ! », lance-t-il d’une voix blanche, au nom aussi, précise-t-il, de ses deux collègues Marc Vuillemot et JeanPierre Giran, respective­ment maire de La Seyne et d’Hyères. Les trois édiles réclament en effet des moyens à l’État depuis plusieurs mois – « Dixhuit mois!», s’agace Hubert Falco – pour faire face à la recrudesce­nce de violence dans les quartiers sensibles de la métropole Toulon - Provence - Méditerran­ée. Des demandes restées lettre morte, à l’instar du dernier courrier adressé au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, le 5 novembre, et resté aujourd’hui encore sans la moindre réponse.

« Ce territoire est sous-doté »

Alors, forcément, la nouvelle fusillade mortelle, ce mercredi soir à Sainte-Musse jette de l’huile sur le feu. « Vous vous rendez compte, ce sont deux bandes rivales, qui se donnent rendez-vous pour se tirer dessus, parce qu’elles se disputent un bout de territoire pour vendre cette drogue, qui gangrène notre ville, notre jeunesse. » Et de s’interroger sur le manque de réaction de l’État : « Qu’attend-on? Que nos cités deviennent le Far West? Aujourd’hui, on ne se sent plus en sécurité dans ces quartiers et nous, avec nos moyens, nous ne pouvons faire davantage: ce territoire est sousdoté. » Pourtant, rappelle Hubert Falco, brandissan­t un courrier reçu voilà deux jours et adressé à l’ensemble des maires, le président de la République assure lui-même que « la sécurité publique est le rendez-vous qu’il ne faut pas manquer avec les maires ». Or, estime celui de Toulon: «C’est déjà un rendezvous manqué: on nous dit qu’il nous faut travailler main dans la main, mais c’est une main coupée qu’on nous tend ! »

Grève des mairies ?

Une nouvelle fois, Hubert Falco, Marc Vuillemot et Jean-Pierre Giran ont donc écrit, hier, au ministre de l’Intérieur, lui réclamant « une réponse concrète et une réaction rapide». Et si rien ne se passe de nouveau ? « Je vais peut-être mettre un gilet jaune ! », lance Hubert Falco, soulignant par ailleurs qu’il ne baissera pas les bras. En l’occurrence, un peu plus tard dans la journée, les douze maires de la métropole ont assuré, par communiqué de presse, continuer de se « battre avec [leurs] écharpes »:« Si nous continuons à être méprisés, si, une fois encore, nous n’obtenons pas de moyens pour nos forces de police nationale, nous, les douze maires de Toulon Provence - Méditerran­ée et ceux qui veulent nous rejoindre [...], nous fermerons nos mairies s’il le faut.»

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(Photo Patrick Blanchard) Les demandes de renforts policiers pour les quartiers sensibles de la métropole restent sans réponse, déplore Hubert Falco. « Du mépris pour les maires, mais aussi pour les   habitants de ce territoire.

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