Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’Europe, rampe de lancement à l’union des droites

De passage hier dans le Var, Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Frédéric Poisson, présidents de Debout la France et du Parti chrétien démocrate ont appelé à une plus large union de la droite

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-L. P. plpages@varmatin.com

Avant de décliner leur programme pour les élections européenne­s devant quelque 200 personnes réunies à la Maison de la Méditerran­ée, à Toulon, Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Frédéric Poisson, les deux étendards des « Amoureux de la France », ont répondu à nos questions.

Vous vous réclamez du gaullisme et, en même temps, vous soutenez les gilets jaunes. Est-ce compatible ?

N. Dupont-Aignan : Oui, car c’est une résistance à l’injustice et à l’oppression fiscale dont sont victimes les Français. Mais c’est un devoir de résistance calme et serein auquel j’appelle. Il est normal que je soutienne les artisans, les indépendan­ts, ces classes moyennes qu’on ne cesse de surtaxer. Mais, si cette contestati­on a le droit de s’exprimer, il est important qu’elle le fasse sans embêter les autres Français. C’est pour ça que j’insiste pour que les manifestio­ns soient déclarées et que les Gilets jaunes filtrent, mais ne bloquent pas la circulatio­n.

Une réaction à l’affaire Carlos Ghosn qui met à mal l’un des fleurons de l’industrie française.

N. D.-A. : J’ai toujours considéré qu’un patron qui gagne mille fois le salaire d’un ouvrier avait quelque chose d’indécent. Ça rompt la cohésion de l’entreprise. Pire, ces très grands capitaines d’industrie font croire aux Français que tous les chefs d’entreprise­s gagnent des fortunes. C’est terrible. J.-F.Poisson:Ilya effectivem­ent un problème de décence. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que les ennuis de Carlos Ghosn ne sont pas complèteme­nt étrangers à la guerre industriel­le que le Japon mène à la France. Et il n’est pas le seul : des groupes comme Lafarge ou Bolloré font aussi l’objet d’attaques de la part de leurs concurrent­s.

Parlons d’Europe : avec le nouveau mode de scrutin, quelles sont vos ambitions pour les élections européenne­s ?

N. D.-A. : Pour la première fois, les « Euroréalis­tes » peuvent espérer obtenir la majorité et enfin changer les choses en Europe. Nous ne sommes plus seuls. En Italie, en Pologne, en Hongrie… aussi des responsabl­es politiques veulent transforme­r l’Europe, la réorienter pour la remettre au service des peuples. Mais au-delà de ces Européenne­s, la liste que j’ai formée avec le Parti chrétien-démocrate, l’Institut des Libertés ou le Centre national des indépendan­ts et paysans est une liste laboratoir­e d’une coalition politique française d’un nouveau genre. Elle démontre qu’une union des droites est d’ores et déjà possible et doit mettre un coup d’arrêt à la machine à perdre.

Justement, pour battre le « système », ne vaudrait-il pas mieux faire liste commune avec le Rassemblem­ent national ?

N. D.-A. : Mais j’invite Marine Le Pen ou Laurent Wauquier, qui ne sont pas candidats, à nous soutenir. J.-F. P. : C’est un processus très long. Mais si la gauche l’a fait en , ce qui lui a permis de gagner l’élection présidenti­elle en , nous devrions être capables de faire un programme commun à droite d’ici  et revenir aux responsabi­lités nationales. Pour rester sur les Européenne­s, le dépôt des listes se fera en avril. D’ici là, tout est encore possible… Mais la dynamique est de notre côté.

 ?? (Photo P. Bl.) ?? De gauche à droite : Jean-Frédéric Poisson (PCD), la sénatrice du Var Claudine Kauffmann (ex-FN), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Emmanuelle Gave, présidente de l’Institut des Libertés, et Bruno North, du Centre national des Indépendan­ts et des paysans (CNIP) réunis hier à la Maison de la Méditerran­ée, à Toulon.
(Photo P. Bl.) De gauche à droite : Jean-Frédéric Poisson (PCD), la sénatrice du Var Claudine Kauffmann (ex-FN), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Emmanuelle Gave, présidente de l’Institut des Libertés, et Bruno North, du Centre national des Indépendan­ts et des paysans (CNIP) réunis hier à la Maison de la Méditerran­ée, à Toulon.

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