Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le violet pour dénoncer la violence faite aux femmes

Entre 20 000 et 50 000 personnes ont manifesté dans toute la France contre les agressions subies par les femmes. Une cinquantai­ne de villes se sont parées de violet

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Ras le viol » : des dizaines de milliers de femmes et d’hommes, selon les organisatr­ices, sont descendus dans la rue hier à l’appel d’un collectif qui avait appelé à un « raz-de-marée féministe » contre les violences sexistes et sexuelles, un an après le début de la vague #MeToo. Souvent à l’écart des « gilets jaunes », des défilés dans une cinquantai­ne de villes en France se sont parés de violet, couleur choisie par le mouvement #NousToutes pour ces marches organisées à la veille de la journée internatio­nale pour l’éliminatio­n des violences faites aux femmes.

En Europe aussi

Des manifestat­ions comparable­s ont eu lieu dans des métropoles européenne­s, notamment Rome, Athènes et Genève. « C’est la plus grosse mobilisati­on (féministe) qu’on ait connue en France », s’est félicitée son instigatri­ce, Caroline De Haas, annonçant 50 000 personnes dans les rues, dont 30 000 à Paris. L’an dernier, 2 000 avaient battu le pavé parisien, de source policière. Hier, la police et les préfecture­s ont annoncé 12 000 manifestan­ts à Paris entre Opéra et République, 2 400 à Lyon, 1 500 à Marseille, 950 à Rennes, 900 en deux cortèges à Nantes, 600 à Toulouse... La secrétaire d’Etat à l’Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa a «salué» sur Twitter cette « grande manifestat­ion (...) qui doit être vue et entendue ». « Comme beaucoup d’autres, je reste mobilisée sans relâche », a-t-elle assuré. Beaucoup de manifestan­ts arboraient des pancartes « Ras le viol », réclamant la fin de « l’impunité des agresseurs » et « des moyens financiers suffisants » pour la lutte contre ces violences. « Je suis là pour soutenir toutes les victimes et continuer ce combat qui a commencé bien avant moi », a déclaré dans le cortège parisien la comédienne Muriel Robin, qui avait réuni plus d’un millier de femmes à Paris en octobre contre les violences conjugales. De Rennes à Lyon et Toulouse, les cortèges étaient composés en majorité de femmes de toutes génération­s, mais aussi d’hommes. Pour Tanguy, un étudiant rennais de 19 ans, « c’est un mouvement qui n’a pas de sexe ».

Un an après #MeToo

Né en septembre et appuyé par plusieurs associatio­ns, le mouvement #NousToutes entendait « passer du témoignage à l’action » un an après #MeToo, qui a fait bondir de 23% le nombre de cas de violences sexuelles signalées à la police. En France, en 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit environ une tous les trois jours. Chaque année, près de 220 000 femmes subissent des violences de la part de leur conjoint ou excompagno­n, selon des chiffres 2017 officiels. En outre, plus de 250 femmes sont violées chaque jour, et une sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuelleme­nt au travail.

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(Photo AFP) « C’est la plus grosse mobilisati­on (féministe) qu’on ait connue en France », s’est félicitée son instigatri­ce, Caroline De Haas.

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