Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Deuil : bien accompagner les familles dans la peine
Mené en partenariat avec le CHU de Nice, le projet « Aladin » entend découvrir dans la lecture des gènes de nouvelles pistes thérapeutiques
Mieux comprendre, pour mieux soigner les cancers des enfants. Les enjeux du projet «Aladin» sont majeurs. En dépit des progrès réalisés, qui permettent aujourd’hui de guérir 80 % de ces jeunes malades, de nouvelles stratégies sont, en effet, nécessaires pour les enfants encore en échec thérapeutique, mais aussi pour réduire la toxicité des traitements. Et ces stratégies dépendent des progrès réalisés dans la connaissance de ces maladies qui conservent bien des secrets. «Les facteurs environnementaux favorisant traditionnellement les cancers, comme l’alcool, la cigarette ou l’hygiène de vie ne peuvent évidemment pas s’appliquer pour les enfants. Par ailleurs, lorsque l’on compare leurs tumeurs et celles de l’adulte, on s’aperçoit qu’elles sont très différentes», pointe le porteur du projet «Aladin», le Pr Pascal Pujol, chef du service d’oncogénétique au CHU de Montpellier. Parmi les nombreuses questions qui sont encore sans réponse, figure la contribution génétique au développement des cancers pédiatriques, même si pour tous les spécialistes elle est indéniable. Et c’est ce que va tenter de démontrer le projet «Aladin», en «interrogeant» l’ADN de cent petits malades suivis au CHU de Nice, à l’hôpital Saint-Antoine de Paris et au CHU de Montpellier. Mais aussi celui de leurs parents. «Une partie du projet est dédiée à évaluer la place de l’hérédité via la recherche de facteurs génétiques familiaux (mutations présentes au niveau de toutes les cellules de l’organisme, chez les parents comme dans la descendance, Ndlr)», justifie le Pr Pascal Pujol. Le second volet des études portera sur l’analyse des gènes des tumeurs elles-mêmes, avec en ligne de mire, le développement de thérapeutiques ciblées. «Existe-t-il, pour chaque tumeur, une spécificité génétique accessible à une thérapeutique?» , résume l’oncogénéticien. La mise en évidence d’anomalies génétiques particulières au sein de ces tumeurs, indépendantes de tout caractère familial, ouvrirait des voies thérapeutiques nouvelles, à la fois plus adaptées et moins toxiques que les traitements conventionnels. Approuvé par l’Inca (Institut national du cancer), le projet démarrera dans les prochains jours. «Les résultats seront connus début 2020», annonce le Pr Pujol. Reste la question du coût, pharaonique de ces analyses. «Pour chaque enfant, il est estimé à 4000 à 5000 euros. Multiplié par 100…» D’où un appel à destination du public, via notamment l’organisation d’une soirée de gala à Monaco (1). Rappelons ces chiffres de l’OMS: les détections de cancers chez les enfants ont augmenté de 13 % en 20 ans. Chaque année en France, un cancer est diagnostiqué chez 1700 enfants de moins de 15 ans. Le Pr Pujol est formel : «Aucun cancer ne sera tenu à l’écart de nos recherches». (1) Soirée de gala le 30 novembre à l’hôtel Hermitage, au bénéfice du projet « Aladin ». Pour expliquer son action, le professeur Pujol, sera présent et accompagné du professeur David Khayat. La soirée sera ponctuée par une vente aux enchères, pour permettre de rassembler les fonds nécessaires à l’action. Réservations et informations : 06.80.86.55.65 et info@soroptimist-monaco.org