Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Opération escargot sur l’A pour « reprendre » le péage
Une fois encore, les territoires du centre Var ont démontré hier qu’ils constituent un véritable bastion de la contestation Gilets jaunes. Blocages filtrants, péages ouverts et manifestations ont ainsi animé le territoire en de nombreux endroits, tandis que les manifestants s’avéraient globalement plus nombreux, et plus déterminés qu’au premier jour. À Brignoles, Saint-Maximin, Le Cannet, Flassans, Pourrières, Rians, Puget-Ville, Rocbaron ou encore Forcalqueiret, la mode sur la voie publique hier était clairement au jaune.
Gendarme blessé
Au Cannet-des-Maures, un gendarme a été légèrement blessé quand, vers 10 h, un automobiliste a forcé le barrage, l’accrochant et le traînant sur plusieurs mètres. Le militaire a toutefois pu reprendre son service dès le début d’aprèsmidi. En dehors de cet incident, les rassemblements, s’ils provoquent régulièrement tantôt de l’hostilité (d’automobilistes ou de commerçants mécontents, notamment), tantôt des manifestations de soutien et de solidarité, se déroulaient sans problèmes significatifs.
Sans tension mais avec détermination. Des deux côtés des barrières… Hier, en milieu de matinée, les policiers de la CRS autoroutière Provence déployés sur le site ont demandé aux gilets jaunes de quitter la gare de péage de Bandol qu’ils occupent depuis une semaine sur l’A50 et où ils mettent en place barrages filtrants et blocages. Les manifestants très nombreux ont obtempéré dans le calme et ont alors rejoint l’échangeur autoroutier de La Cadière et son rond-point où ils se sont regroupés.
« On nous demande de plus en plus »
De jeunes agriculteurs en tracteurs, des artisans taxis et une cohorte de motards ayant rejoint leurs rangs, c’est gonflés à bloc qu’ils sont repartis par l’autoroute en « opération escargot » jusqu’à la gare de péage de Bandol qu’ils occupent de nouveau. «On l’a reprise et on fait tout pour que notre manifestation se déroule dans le calme », atteste pacifiquement un manifestant avant d’engager la discussion avec un policier de la CRS autoroutière, toujours sur place, garante du maintien de l’ordre. À côté du gilet jaune, dans le concert d’avertisseurs sonores qui ponctue chaque acclamation de la foule en jaune massée le long de la seule voie de circulation ouverte au passage des voitures et camions, Marilyn, 61 ans, lâche : « J’en ai rasle-bol, je suis veuve et j’ai cinq enfants. Je suis femme de ménage et je travaille encore. Je n’ai bénéficié d’aucune aide. Par contre, on nous en demande de plus en plus ». C’est la première fois de sa vie que Marilyn manifeste. La manifestation s’est déroulée dans un climat festif.