Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Caucheteux soigne sa coupe

Vice-champions d’Europe en titre, le SRVHB et son buteur partent largement favoris face aux joueurs de Tel Aviv, battus (36-29) à l’issue du match aller en Israël

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On ne vendra absolument aucune mèche en vous confiant que Raphaël Caucheteux a au moins autant le sens du but que celui de la parole donnée. Alors quand l’ailier gauche du Saint-Raphaël Var Handball nous a annoncé qu’il nous rappellera­it sans faute en sortant de chez son coiffeur, on ne s’est pas fait un seul cheveu blanc. Sitôt coiffé, il a d’ailleurs pris son téléphone. Et l’internatio­nal tricolore n’avait manifestem­ent pas laissé un poil de son humour entre les ciseaux du coiffeur. « Je me suis fait teindre les cheveux en rouge et ils m’ont inscrit 1600 sur le crâne», nous a d’emblée lancés le géant raphaëlois à sa sortie du salon. Une couleur et un chiffre que l’on a évidement pas retrouvés quelques heures plus tard au Palais des sports JeanFranço­is Krakowski, où le SRVHB recevait Dunkerque à l’occasion de la dixième journée de Starligue.

Atypique à plus d’un titre

Absent de son crâne donc, ce chiffre était pourtant dans toutes les têtes ce soir-là dans l’antre des Raphaëlois, où Caucheteux fêtait, devant son public, mais aussi, clin d’oeil du destin, devant son poursuivan­t, Baptiste Butto (1350 buts en 312 matches), le cap historique des 1 600 buts inscrits en, précisémen­t 321 matches, de championna­t. « Si jusqu’ici personne ne l’a fait c’est forcément le signe que ça doit être compliqué, relève le sélectionn­eur de l’équipe de France, Didier Dinart. Ça montre son efficacité et sa rigueur. Vous savez, Raph’ est comme le bon vin, il se bonifie avec l’âge », juge celui qui a offert sa première sélection au Varois à l’âge, avancé, de 32 ans. Du jamais vu dans l’histoire des Bleus. «Normalemen­t, on n’intègre pas l’équipe de France à cet âge-là. Et sur ce point aussi, Raph’ est atypique. » « Atypique » par sa trajectoir­e, Caucheteux l’est aussi par

poste.‘‘ son gabarit (2,02 mètres) plutôt inédit à ce Une taille qui n’a pas fait un seul instant tiquer celui que l’on surnomme «La Montagne » au moment d’appeler le Varois sous le maillot sous le maillot tricolore. Bien au contraire. «C’est intéressan­t d’avoir des ailiers de grande taille, pointe d’ailleurs Didier Dinart. Sur les phases défensives, ça leur évite de se retrouver avec de trop grandes différence­s de gabarits face aux pivots», poursuit celui qui a remporté trois Ligues des Champions (2006, 2008 et 2009) avec un certain Jonas Källman, lui aussi ailier gauche et lui aussi mesuré à plus de deux mètres sous la toise. Jugé sur ses performanc­es plus que sur son âge, ou même son gabarit, par un sélectionn­eur qui refuse de céder à un «excès de jeunisme», Caucheteux a toutes les chances d’être de la partie avec les Bleus au prochain championna­t du monde (du 10 au 27 janvier 2019). Mais pour ça, le Raphaëlois sait qu’il devra poursuivre ses performanc­es en club. En championna­t donc, où il n’est pas seulement le recordman du nombre de bust inscrits, mais où il est déjà installé en tête des meilleurs buteurs de la saison avec 72 réalisatio­ns, mais aussi en coupes et notamment dans cette coupe EHF que le Palais des sports retrouve cet après-midi, quelques mois après avoir fêté le titre de vice-champions d’Europe de ses héros, battus en finale le 20 mai dernier par le Füchse Berlin (28-25). Oui, il n’avait manqué que trois petits buts aux Raphaëlois pour être sacrés champions d’Europe. Et il n’avait qu’une seule et unique réalisatio­n à Caucheteux pour être sacré meilleure gâchette de la compétitio­n dans son duel avec le Danois de l’équipe allemande, Hans Lindberg. «L’an dernier, j’étais vraiment frustré parce que ça s’est joué à un but, mais le plus important ce n’est pas de finir meilleur buteur, juge l’ailier gauche. Ce qui compte aujourd’hui c’est de faire à nouveau partie du Final Four . » Un dernier carré que les Varois chercheron­t à atteindre pour la troisième année consécutiv­e. Pour y figurer et pour être la première équipe française à s’imposer dans cette coupe EHF, il leur faut déjà éliminer le Maccabi Srugo Rishon Lezion aujourd’hui à l’occasion d’un troisième tour préliminai­re dans lequel ils sont bien engagés. Avec une avance de sept buts sur les joueurs de Tel Aviv et une après bonne séance chez le coiffeur, on ne vendra pas franchemen­t la mèche en vous annonçant que pour Caucheteux et les siens, ça ne se jouera sans doute pas à un cheveu.

Vous savez, Raph’ est comme le bon vin, il se bonifie avec l’âge. ” Didier Dinart, sélectionn­eur de l’équipe de France. C’est quelqu’un de facile à vivre et avec qui on peut aller au combat. Mais il est sélectionn­é en équipe

de France parce qu’il est efficace. ” Didier Dinart, sélectionn­eur de l’équipe de France.

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