Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Tout rouge de colère...

Si l’expulsion de Romain Taofifénua peut être jugée légitime, en revanche plusieurs décisions arbitrales qui ont suivi donnent vraiment matière à débat

- RAPHAËL COIFFIER

L’arbitre est sacré et il n’est pas dans nos habitudes de le pointer du doigt. Sauf qu’en Top 14, il dispose de la vidéo. Vous savez cette image proposée au ralenti. Sous tous les angles. À la loupe... Hier, Jonathan Dufort a eu recours à ce petit miracle technologi­que. Avec ses deux yeux. Écarquillé­s face à l’écran animé. La preuve, il n’a pas hésité à sortir le rouge pour Romain Taofifénua dont il a jugé le plaquage « non maîtrisé. Pour moi, il y a un contact clair et net de l’épaule dans la tête ».

Au moins une action similaire

Certes l’épaule du deuxième ligne est engagée. Certes, en appliquant la règle à la lettre - sans en oublier le moindre alinéa - il y a expulsion et le match bascule... Mais pourquoi alors en seconde période le même garant du jeu a-t-il été plus fébrile sur deux actions, dont une quasiment similaire à celle de Tao ? Hugo Bonneval, au sol devant ses 22 m, n’a pas été épargné par un bon coup de genou plein fer dans la tête. Vu et revu sur écran géant. Mais non sanctionné d’un jaune légitime... Raphaël Lakafia, sans ballon, a lui pris Tilsley dans le buffet, épaule en avant. Là encore, pas de carton, juste une réprimande, alors que la vidéo était parlante. Par bonheur ce n’était ni Cottin ni Escande, par exemple, en face du surpuissan­t ailier bordelais. Sinon il y aurait eu du petit bois... Et les dix minutes sur le banc infligées (à juste titre) à Cazeaux ne feront pas passer l’amère pilule dans les rangs du RCT. Car si devant caméra et calepins, Collazo et Fernandez Lobbe ont tourné sept fois leurs langues dans leurs bouches avant de s’exprimer, nul doute que les entraîneur­s n’en pensaient pas moins... Seul Carbonel s’est en fait avancé sur ce terrain miné, à petits pas, reconnaiss­ant que le rouge avait bouleversé le scénario de cette rencontre équilibrée jusqu’à la 36e minute.

Les mains dans les poches

C’est d’autant plus frustrant que les Toulonnais étaient largement dans le coup, en dépit des huit pénalités sifflées contre eux en première période. Huit contre zéro d’ailleurs. À croire que les Bordelais avaient tout d’un enfant sage ou les mains dans les poches... Las, on ne refera pas l’histoire et le RCT rentre bredouille au bercail. Mais depuis le temps que l’arbitrage du Top 14 est décrié, il faudrait peut-être passer à la vitesse supérieure. À savoir qu’ils soient tous profession­nels.

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(Photos AFP) Beaucoup de Toulonnais - mais Dufort hier à Bordeaux. pas que - n’ont pas compris l’arbitrage de Jonathan
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