Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Mobilisati­on contre les cirques avec animaux

Stéphanie Pires, présidente d’une associatio­n animaliste organisait samedi une marche en centre-ville pour demander une loi interdisan­t les animaux dans les cirques. Rencontre

- PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE PANCHOUT

Le 24 novembre 2017, la tigresse Mevy s’échappait du cirque Bormann, qui campait alors dans le XVe arrondisse­ment de Paris. Le fauve est abattu par son propriétai­re quelques instants plus tard dans les rues de la capitale. Un an plus tard, de nombreuses associatio­ns de défense des droits des animaux rappellent aux mémoires cet événement ayant ému la France entière en réclamant une loi interdisan­t la présence d’animaux dans les cirques. Rencontre avec Stéphanie Pires, présidente de l’associatio­n Vesea (Vivre ensemble sans exploitati­on animale), qui organisait, samedi après-midi, une marche et un happening dans le centrevill­e à cette occasion.

Parlez-nous de votre associatio­n, quel est votre credo ?

C’est un regroupeme­nt de personnes de tout le Var qui refusent l’exploitati­on animale pour le divertisse­ment dans les cirques. Nous nous inscrivons dans la continuité de Marylin Pons, enquêtrice pour la Fondation Brigitte Bardot qui agit désormais en faveur des chimpanzés en Afrique. C’est elle-même qui nous a formés pour prendre sa relève. Néanmoins, si elle travaillai­t dans l’ombre, nous avons choisi d’accentuer notre visibilité.

Quelles sont les conditions de vie des animaux dans les cirques ?

Le mal-être le plus visible, c’est la stéréotypi­e. Ce constat n’est pas le mien mais celui de la Fédération des vétérinair­es d’Europe. Les circassien­s n’hésitent pas à monter ça en disant « ah regardez c’est rigolo l’éléphant bouge la tête ». Sauf qu’en fait ce n’est ni plus ni moins que de la folie. Chez les tigres, cela se manifeste par des animaux tournant en rond dans leur cage. Notamment parce que cette espèce est solitaire et qu’on les enferme à plusieurs dans des cages. Pour ce qui est des macaques, ils se rongent les membres. Les oiseaux, eux, s’arrachent les plumes. Il y a de la maltraitan­ce animale dans les cirques. C’est un fait. Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Aujourd’hui, la cause animale semble toucher de plus en plus de gens. Ressentez-vous ce soutien de la population ?

Oui. % des Français sont contre l’exploitati­on des animaux dans les cirques. Et  des  pays de l’Union européenne l’ont déjà interdite. D’ailleurs, les cirques font face à des problèmes économique­s et une partie d’entre eux a décidé de changer de modèle. C’est le cas des très médiatique­s cirques Gruss ou Bouglione. Mais d’autres ne veulent pas s’engager sur cette voie... Voilà pourquoi nous voulons une loi à ce sujet.

Pourquoi venir à Draguignan, le maire s’est prononcé contre les cirques avec animaux non ?

Effectivem­ent, c’est d’ailleurs en partie pour cette raison que nous avons décidé de venir ici, en territoire «ami». Parce que l’objectif n’est pas de générer du conflit avec les municipali­tés mais d’envoyer un message à l’État. Ce pourquoi nous avons décidé de manifester, notamment, devant la souspréfec­ture.

Vous pensez que le gouverneme­nt est réceptif à votre message ?

Si on n’a plus le droit d’exploiter les animaux pour le divertisse­ment, ça ouvre la voie à l’interdicti­on d’autres formes d’exploitati­on... Et je pense que pour cette raison l’État prend ce dossier avec des pincettes. Mais j’ai bon espoir. J’ai l’impression qu’on n’est plus très loin. Beaucoup d’élus, des maires, des sénateurs, des députés, nous soutiennen­t. Il n’y a jamais eu autant de propositio­ns de lois en faveur des animaux qu’aujourd’hui. Une transforma­tion est en cours...

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