Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Près du mur des lamentatio­ns

Vainqueurs (36-29) à l’aller, mais bloqués par un épatant gardien israélien, les Raphaëlois ne sont pas passés loin de la catastroph­e hier en s’inclinant (27-30) à la surprise générale. On retiendra l’essentiel

- LAURENT SEGUIN

Une équipe israélienn­e. Une qualificat­ion que l’on vous annonce (à tort) acquise avant même d’avoir assisté au match retour. Le tout joué dans la tristesse d’un soir pluvieux d’automne. Vous ne nous voyez pas venir ? Eh bien croyez-nous si vous voulez, mais le spectre d’un certain France-Israël d’octobre 1993 a plané pendant près d’une heure ce dimanche dans un Palais des sports qui a poussé un « ouf » de soulagemen­t après la qualificat­ion pour le moins étriquée de son équipe. Une équipe qui attaquait pourtant son troisième tour préliminai­re retour de coupe EHF avec un confortabl­e matelas de sept buts, ramené de son déplacemen­t à Tel Aviv. Une équipe qui restait sur une éclatante victoire (28-18), obtenue trois jours plus tôt contre Dunkerque, dans ce même Palais. Bref, en un mot, une équipe à laquelle on promettait une gentille balade dominicale.

Six minutes pour débloquer le compteur

Sauf que de balade dominicale, il ne fut pas question une seule seconde hier. Contre toute attente, ce sont même les finalistes de la dernière édition qui se sont fait promener tout au long d’une partie dans laquelle ils ont mis six interminab­les minutes à rentrer. En retard de cinq longueurs quand Simicu a enfin débloqué le compteur varois (1-5, 6e), les partenaire­s de Dipanda, ont passé leur match à buter sur un étonnant rempart israélien (13 arrêts), mais surtout à courir après le score, avec longtemps, trop longtemps, un satané écart de cinq buts (5-10, 15e, puis 18-23, 45e et enfin 23-28, 55e) qui les a placés sous la menace de possibles prolongati­ons. Une menace plus pressante encore quand leur avance sur l’ensemble des deux matches n’a plus tenu qu’à un fil (23-29, 56e) et alors que Barachet prenait deux minutes. Mais il en restait quatre à jouer pour éviter le pire. Quatre, pour chasser le fantôme de 1993. Quatre, pour permettre à Gayduchenk­o de placer un doublé. Quatre enfin, pour permettre au jeune Paschal de marquer son premier but dans une coupe d’Europe (27-30, 60e) qu’il retrouvera peut-être en février prochain. Et vous savez quoi, du haut de ses dix-sept ans, il se fiche sans doute pas mal aujourd’hui de ce triste soir d’octobre 93. Tout comme nous d’ailleurs. Car l’essentiel est fait. Si en 1994, les Bleus ne voyaient pas le Mondial, vingt-cinq ans plus tard les Raphaëlois verront bien, pour la quatrième année consécutiv­e, les phases de poules de la coupe EHF.

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(Photo : F.Tetaz) Auteur de  arrêts et souvent sauvé par ses montants, Tepper a usé les buteurs raphaëlois.
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