Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les déchets ménagers et leurs coûts font débat
La décision modificative sur le budget valorisation des déchets et la révision de la redevance spéciale ont suscité des réactions de la part d’élus communautaires
Une vingtaine de points étaient inscrits à l’ordre du jour du conseil communautaire, mardi soir. Si la majorité a été votée à l’unanimité, certains ont suscité des débats et des abstentions. Particulièrement les délibérations portant sur le ramassage des ordures ménagères. La première à provoquer des réactions d’élus concernait une décision modificative sur le budget annexe valorisation des déchets. Il s’équilibre à 148 000 pour le fonctionnement et 600 000 euros pour l’investissement. Une ligne fait état d’un prêt de 600 000 pour renouveler « le parc vieillissant des bennes de ramassage ». Il va être contracté auprès du Crédit agricole pour une durée de trois ans.
« Quel impact sur l’endettement »
Yann Jouannic (Flassans) observait notamment : « S’il n’y avait pas eu la réaffectation pour la prévision de la fermeture du Balançan de 283 000 il y aurait 483 000 d’augmentation de dépenses de fonctionnement. L’emprunt de 600 000 m’interroge. Comment va fonctionner ce prêt ? Quel impact va-t-il avoir sur le taux d’endettement ? »Il était rejoint par le maire de Pignans, Robert Michel, s’inquiétant d’une hausse de ce budget annexe. « On en rediscutera lors du vote du budget. Il y aura des dépenses et des recettes supplémentaires. Vous avez découvert l’eau chaude, là. C’est bien », lançait le président, Jean-Luc Longour. Cette remarque n’a pas plu à Yann Jouannic : « Je trouve ça minable ». Le maire de Carnoules, Christian David, mettait en exergue « l’augmentation des charges liée à la nouvelle organisation du transport des déchets. Je resterai sur ma position précédente en m’abstenant. »
« Un pôle qui coûte cher »
Le maire de Gonfaron, Thierry Bongiorno, lui emboîtait le pas : « Il y a des dépenses supplémentaires liées à la fermeture du Balançan. Aujourd’hui, on finit l’année avec cette décision modificative. Je pense que l’on aura d’autres discussions au moment du budget. » Robert Michel ponctuait : « C’est une décision modificative mais on vote quand même pour un emprunt de 600 000 (...) Je pense que nous amortirons ces véhicules non pas sur sept ans mais sur cinq. Il va avoir une somme importante à sortir du budget. On sera forcément obligé d’augmenter le taux de la Teom. » « C’est un pôle qui coûte cher. Il faut que ça tourne. Il est prévu de faire un renouvellement sur le matériel de moins de 10 % du budget par an. Ça n’a rien d’extraordinaire », répondait le président.
«Aujusteprix»
Huit élus se sont abstenus sur cette délibération. Six faisaient de même lors du vote sur la révision de la tarification de la redevance spéciale. Elle s’adresse aux entreprises et administrations publiques faisant appel à la communauté de communes pour la collecte des déchets ménagers. Le prix fixé en 2012 à 0,0506 euro par litre passera à partir du 1er janvier à 0,0581 €/l. Un débat a suivi sur l’intérêt de rentrer en concurrence avec les prestataires privés ou non. « On cherche à être au juste prix. On ne fera pas de surenchère pour aller à la conquête de marchés », soulignait Jean-Luc Longour. « Ce n’est pas notre vocation d’organiser ce service », abondait Christian David. « A partir du moment où on augmente les prix, les collectivités vont être frappées de plein fouet par cette hausse », déclarait Robert Michel. Ce constat dressé en séance a été salué par Thierry Bongiorno. Des propositions seront faites aux municipalités en activant des leviers pour minimiser cette augmentation.