Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La Métropole à l’ouvrage sur les quais des anciens chantiers de La Seyne
Depuis cet été, grue, pelle, barge, camions et techniciens s’affairent du côté de l’espace Joseph-Grimaud, à deux pas du môle d’armement qui accueille les paquebots une partie de l’année. Un chantier imposant mené par la direction des ports de TPM, « autorité portuaire », et destiné à la construction d’un ouvrage mutualisé de mise à l’eau pour les entreprises du secteur naval situées sur zone : Russo, Esprit Sud, Dettori, Quo Vadis, Brise Marine… Coût des travaux, qui doivent s’achever en février prochain: 1,1 million d’euros. Pourquoi une telle somme ? Parce qu’il a fallu draguer sur plus de 4 mètres, retirer les gros déchets du fond, mettre en place des palplanches, qu’il faut encore remblayer et terrasser. Restera aussi à installer ponton flottant et bornes électriques. Bref un bel ouvrage – composé d’un quai de 60 m, d’un ponton et d’un terre-plein dimensionné pour une grue d’une charge de 200 tonnes – qui doit faciliter l’accès et la mise à l’eau des bateaux. Et un ouvrage accueilli avec grand enthousiasme par les professionnels qui ont été associés à sa conception. D’autant que l’aménagement ne va pas dépareiller dans un paysage qui a vu l’apparition, à quelques mètres de là, d’un terminal croisières flambant neuf il y a bientôt deux ans.
A terme, des yachts à la place des bateaux « sans droit ni titre »
Bref, après avoir aménagé le littoral pour permettre l’installation de Monaco Marine dans l’espace Grimaud (voir ci-dessous), la Métropole confirme ainsi sa reprise en main d’une partie du littoral seynois en vue d’y développer l’activité économique autour du nautisme et de la grande plaisance. Et a priori, c’est loin d’être fini. Toujours dans la zone Grimaud, dont elle assure l’aménagement, la gestion et l’exploitation, Toulon Provence Méditerranée met à disposition deux terrains en friche, pour un total de 7 500m2. Ces emplacements, qui ne devraient pas tarder à trouver preneurs, sont destinés à des entreprises de la filière maritime ou du nautisme par le biais d’une convention d’occupation temporaire de 25 ans. A côté du casino, des clôtures ont été dressées le long des grandes formes(1) pour, avec la vidéo-surveillance, « garantir la sûreté des navires et des installations portuaires, tel que défini par le protocole ISPS(1)». La fibre optique est en train d’être posée et une « poutre de couronnement » devrait suivre afin de gommer la marche existante le long du quai. L’idée est de faciliter
l’accostage des luxueuses unités attendues hors saison sur ce site emblématique des anciens chantiers. Les premières tendances confirmeraient d’ailleurs un attrait à la hausse de la deuxième ville du Var auprès des riches propriétaires de yachts. Une bonne nouvelle économique mais une mauvaise pour les bateaux «sans droit ni titre » amarrés depuis des lustres au grand quai d’armement, en face l’Atelier mécanique, et qui ne sont pas tous en état de naviguer. Car en cette fin d’année, la question de leur avenir se pose plus que jamais pour Robert Cavanna, vice-président de TPM en charge des ports, qui a placé ce dossier en haut de sa pile. Dans les mois à
venir, et après concertation, il devra être décidé de leur sort puisque la Métropole entend, à cet endroit aussi, ériger une clôture. Là encore, l’objectif, à plus long terme cette fois, est d’aménager ce pan du littoral pour l’accueil des yachts en hivernage. A quelques mètres, qui sait, un complexe cinématographique aura alors peut-être vu le jour dans l’ancien hangar CPM, désormais l’une des toutes dernières friches industrielles du secteur. Mais c’est déjà une autre histoire. 1. Le site dit des grandes formes comprend la grande forme et les cales 1 et 2 2.International Ship and Port Facility Security (ISPS) : « Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires ».