Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les élus déterminés à obtenir gain de cause

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« Nous avons été fortement surpris d’apprendre que nous étions quelques communes à ne pas être impactées par les désordres constatés suite aux épisodes de sécheresse 2017. C’est étonnant par rapport à l’ensemble du départemen­t », soulignait le maire du Val, Bernard Saulnier, au terme de la réunion avec ses homologues en la salle du conseil de la mairie valoise. L’initiateur de cette démarche commune poursuivai­t : « Comment imaginer que les désordres s’arrêtent à des limites communales. Que certains villages ou villes soit touchés et pas d’autres. Ce constat nous a faits tous réagir instantané­ment. On sait que seul, un maire ne peut pas faire grand-chose. A partir de là, l’idée était de trouver le moyen de nous faire entendre. Pour se faire, il fallait réunir le maximum de communes non reconnues en état de catastroph­e naturelle. Aujourd’hui, nous avons comptabili­sé 2000 dossiers sur les quatorze communes présentes. Ils seront présentés au préfet afin qu’ils nous aident dans cette démarche ». Bernard Saulnier a reçu, après la réunion, en mairie les personnes touchées par ces sinistres (photo ci-contre). Il mettait en exergue leur désarroi : « Des situations sont dramatique­s. Certaines constructi­ons sont encore habitables mais dans d’autres les désordres sont tels que les propriétai­res se posent des questions sur leur devenir. Aucun particulie­r n’a les moyens de pouvoir consolider une constructi­on. »

« Les limites arbitraire­s »

Le maire de Montauroux, Jean-Yves Huet, mettait l’accent, « sur les limites arbitraire­s qui font que des communes voisines sont ou pas en catastroph­e naturelle alors que la géologie et la pluviométr­ie sont les mêmes ». Patrick Genre, maire de Carcès, enfonçait le clou : « Carcès et Montfort ne sont pas reconnus alors que les deux communes frontalièr­es Cotignac et Entrecaste­aux le sont. C’est totalement incompréhe­nsible. Donc, on va attaquer d’abord par recours gracieux et ensuite au contentieu­x cet arrêté ministérie­l. Le conseil d’Etat en a déjà annulé » Une incompréhe­nsion également partagée par le maire de Bras, Franck Pero : « Ilya 2000 cas. Comment on peut dire que le sinistre n’existe pas ? Les familles ne peuvent pas faire face à l’ampleur du coût des réparation­s. Et les désordres vont continuer au fil du temps et des sécheresse­s. Il faut vraiment que ces travaux soient entrepris et que les assurances jouent le jeu. » « Les communes souhaitent d’abord s’engager dans une démarche amiable par le biais d’un recours gracieux. L’objectif est d’obtenir des réponses et de comprendre comment on a pu arriver à une telle situation», soulignait Nicolas Melnikowic­z, adjoint au maire de Saint Raphaël.

« Jusqu’au tribunal administra­tif »

Tous sont en tout cas déterminés à se faire entendre. « Les critères annoncés par l’Etat sont parfaiteme­nt attaquable­s », précisait Yannick Simon, maire de Cabasse. « Si le recours gracieux n’était pas accepté, on irait jusqu’au tribunal administra­tif », poursuivai­t, Claude Alemagna, maire de Lorgues. « Et même plus, s’il le faut », concluait le maire de Carcès. Le préfet n’a pas « la main » sur les dossiers. C’est-à-dire, le représenta­nt de l’Etat ne statue sur leur recevabili­té. Il les transmet au ministère de l’Intérieur après avoir demandé des rapports techniques aux experts pour étayer la demande des municipali­tés. Les membres d’une commission interminis­térielle donnent ensuite un avis de reconnaiss­ance ou non d’état de catastroph­e naturelle.

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