Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«Jamais comme victime»

- PAUL MASSABO

« Mon carnet de voyage commence à être bien rempli », dit en souriant Dewald Senekal qui n’a plus quitté la France depuis sa venue, il y a neuf ans. Le deuxième ligne sud-africain débarqué à Toulon en  comme joker médical en est reparti deux saisons plus tard ; direction le sudouest du côté d’Agen puis le Pays Basque avec Bayonne où il fut joueur avant de devenir entraîneur. L’ancien deuxième ligne a rejoint la saison dernière Grenoble avec qui il a connu la joie de la montée dans l’élite et il entend bien y rester. Avec Stéphane Glas, le binôme technique grenoblois fonctionne. « On est capable de s’appuyer l’un sur l’autre. Nous avons une très forte relation ».

Une belle marge de progressio­n

Pour sa quatrième année en qualité de coach, « un poste passionnan­t qui me procure beaucoup de satisfacti­on », Senekal aime à grandir et progresser avec l’ensemble de son groupe avec qui il partage de vrais échanges et vit une belle aventure humaine. Si sa fonction d’aujourd’hui est physiqueme­nt moins fatigante que celle d’hier quand il jouait, elle est en revanche bien plus chronophag­e et usante nerveuseme­nt. « Les siestes réparatric­es sont terminées depuis bien longtemps, lâche-t-il presque nostalgiqu­e. La partie la moins agréable de mon travail c’est le recrutemen­t. Le fait de ne pas garder certains joueurs humainemen­t irréprocha­bles est difficile à vivre même si on y est contraint dans l’intérêt même de l’équipe et du club ». Le coach qui s’inscrit dans la durée au pied des Alpes veut franchir les cols les uns après les autres. Pour cette saison, c’est le maintien qui est clairement visé. « L’équipe a une belle marge de progressio­n. Elle poursuit son apprentiss­age de l’élite et va continuer de s’améliorer tout au long de l’année, annonce-t-il avec conviction. La confiance, on l’acquiert depuis l’ouverture du championna­t à La Rochelle. Les joueurs commencent à croire en eux et ils sont cohérents avec ce qu’ils font ». Pour cette confrontat­ion du jour avec Toulon au lendemain d’un déplacemen­t frustrant au Racing  (défaite -), l’entraîneur des avants du FCG veut tabler sur l’état d’esprit irréprocha­ble de ces hommes solidaires qui s’appuient sur une bonne mêlée fermée, tiennent bien le ballon et savent se montrer offensifs pour accrocher quelque chose. « En début de saison, on s’est promis de ne jamais se présenter en tant que victime. On présente chaque fois la meilleure équipe du moment en fonction de l’adversaire. Notre but est le maintien. Pour l’atteindre, on n’a pas le droit avec notre groupe homogène de lâcher chez qui que ce soit. Les rotations, elles se font sur le Challenge européen. »

Des retrouvail­les « sympas »

Face à des Toulonnais en difficulté actuelleme­nt (« selon moi, cette équipe souffre de ce manque de stabilité causée par tous les chamboulem­ents connus ces dernières années » juge l’ancien Toulonnais), les Grenoblois «auront fort à faire, estime-t-il. Patrice (Collazo) est compétent. Il faut simplement lui laisser le temps. Le RCT compte dans ses rangs des individual­ités très fortes. Je sais qu’ils travaillen­t dans le même sens. Il faudra se montrer très méfiant. Ils peuvent à tout moment se révéler et faire très mal. À nous de rivaliser en restant fidèle à notre jeu. À Mayol, il faudra faire un match sérieux, être au niveau et montrer ce que nous sommes capables de réaliser. » Et comme souvent en pareil cas, le technicien de mettre l’accent « sur l’engagement dès l’entame du match face à une formation frontale et massive, être évidemment présent dans le combat. Après ce minimum, la défense jouera un rôle primordial sans bien sûr oublier le jeu au sol. Une chose est sûre, ces retrouvail­les sont sympas. » Si c’est lui qui le dit, on ne doit pas en douter...

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