Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

LE CALME DANS LE VAR, LE CHAOS À PARIS

Des scènes de guérilla urbaine ont eu lieu toute la journée d’hier en plein centre de la capitale. Les affronteme­nts ont fait 110 blessés dont 17 parmi les forces de l’ordre

-

À Brignoles comme dans tout le centre Var, les Gilets jaunes ont manifesté tout au long de la journée dans une ambiance pacifique. Pendant ce temps, à Paris, les casseurs ont transformé les Champs Elysées en véritable champ de bataille. Près de  personnes ont été interpellé­es.

Ça sent la Révolution »: de l’Opéra à l’avenue Foch en passant par la rue de Rivoli et le boulevard Haussmann, plusieurs quartiers huppés de Paris ont été le théâtre hier de scènes de guérilla urbaine en marge de la mobilisati­on des «gilets jaunes». Tractopell­e en feu, voitures retournées et incendiées, vélos en libre-service arrachés, radars et lampadaire­s mis à terre, pavés jonchant la chaussée: plusieurs arrondisse­ments cossus du centre et de l’ouest de la capitale ont été livrés au chaos pendant plusieurs heures, noyés dans des nuages de gaz lacrymogèn­es ou nappés d’épaisses fumées noires.

Scènes de désolation

Sur la prestigieu­se avenue Foch, une quarantain­e de manifestan­ts érigent des barricades avec des troncs d’arbre et des barrières, avant d’être aspergés de gaz lacrymogèn­e. Plus loin sur l’avenue, un radar tombé à terre est piétiné par une cinquantai­ne de personnes. Des drapeaux français, dont certains ont été hissés sur le toit de l’Arc de Triomphe, côtoient des drapeaux bretons ou ceux représenta­nt des têtes de morts. En début de soirée, de petits groupes de jeunes restaient postés sous l’Arc de Triomphe. Les principale­s artères situées à l’est de la place de l’Etoile, point de départ des violents heurts, étaient marquées par les mêmes scènes de désolation, après le passage de « gilets jaunes »: distribute­urs et vitrines détruits, boutiques de luxe pillées, arbustes arrachés, barricades érigées.

Macron convoque une réunion aujourd’hui

En début de soirée, la situation était «plus apaisée», « mais pas totalement sécurisée », a indiqué le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Une banque LCL a été complèteme­nt détruite par le feu en haut du boulevard Haussmann. Sur le très chic Faubourg Saint-Honoré, une voiture de police a été incendiée et une boutique de Champagne Nicolas Feuillatte pillée par des manifestan­ts. Les scènes de violences urbaines se sont répétées toute la journée en plusieurs points de Paris, au grand dam de «gilets jaunes» et leurs soutiens venus protester pacifiquem­ent. Dans la soirée, la tension restait vive à Bastille. Selon le bilan communiqué peu avant 20 heures, les affronteme­nts ont fait 110 blessés, dont 17 parmi les forces de l’ordre. Emmanuel Macron s’est exprimé depuis Buenos Aires où il participe au G20 : «Les coupables de ces violences ne veulent pas de changement, ils veulent le chaos. Ils trahissent les causes qu’ils prétendent servir». Le Président a également indiqué qu’il convoquera­it aujourd’hui une réunion avec le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur.

 ??  ??
 ??  ??
 ?? (Photo AFP) ?? Malgré la mobilisati­on de   policiers et gendarmes, les dégradatio­ns ont émaillé toute la journée de samedi.
(Photo AFP) Malgré la mobilisati­on de   policiers et gendarmes, les dégradatio­ns ont émaillé toute la journée de samedi.
 ??  ?? Le mobilier urbain a souvent servi de barricades.
Le mobilier urbain a souvent servi de barricades.
 ?? (Photos AFP) ?? Les pompiers sont intervenus sur  incendies dans la capitale.
(Photos AFP) Les pompiers sont intervenus sur  incendies dans la capitale.
 ??  ?? Les véhicules stationnés ont été pris pour cible.
Les véhicules stationnés ont été pris pour cible.

Newspapers in French

Newspapers from France