Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Coaching gagnant
Les compositions d’équipe de Patrice Collazo peuvent parfois surprendre. Mais globalement, elles ont toujours du sens. Ainsi, hier soir, à la mi-temps, alors que le RCT s’emmêlait encore les pinceaux et tournait à un peu flatteur 3-3, les supporters Rouge et Noir avertis pouvaient-ils se demander pourquoi il avait titularisé Sétiano et Placid en lieu et place de Van der Merwe et Savea. Eh bien tout simplement parce que les matches de rugby durent 80 minutes, et qu’il ne suffit pas seulement de bien les attaquer, il faut aussi être capable de les emballer sur la fin. C’est dans cette idée que Patrice avait laissé un gros banc, afin qu’il ait un vrai impact sur le match au moment du coaching. Ce qui ne veut pas dire non plus qu’il imaginait son équipe aussi poussive en première mi-temps, où seul Hugo Bonneval était parvenu à produire un éclair dans la grisaille...
Le banc a pesé
Toujours est-il que les entrées successives des remplaçants Rouge et Noir ont donné un coup de fouet et une meilleure assise à l’équipe, et lui ont finalement permis de sortir de l’ornière dans laquelle elle s’était embourbée. Savea et Pietersen, dès la reprise, Van der Merwe, Guirado et Chiocci avant la 50e, les autres en suivant (à part le jeune Cottin), le banc a pesé et même changé la physionomie du match. Pas tout à fait comme au bon vieux temps, où le RCT surdimensionné faisait exploser ses adversaires à l’heure de jeu, mais suffisamment pour permettre aux Rouge et Noir de renouer avec la victoire. C’est tout ce qu’on leur demandait hier soir, même si forcément, on s’est régalé de les voir prendre en sus un bonus offensif. Certes, ce ne fut encore pas facile, et il fallut encore passer par deux pénaltouches perdues à cinq mètres de la ligne iséroise avant de voir les avants toulonnais et Guilhem Guirado s’écrouler derrière la ligne grenobloise dans les arrêts de jeu. Mais franchement, compte tenu de l’enjeu et du contexte explosif de ce match, il n’y a pas matière à faire la fine bouche, aujourd’hui. Alors savourons plutôt ce coaching gagnant, qui va permettre aux Toulonnais de respirer un peu mieux, et peut-être même de trouver leur second souffle.