Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Julien Clerc: «J’ai la chance d’avoir été aimé des femmes»

La « tournée des 50 ans » de Julien Clerc passe demain par Toulon. Le chanteur y propose les chansons incontourn­ables d’un demi-siècle sur scène

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-H.C.

Après  ans de carrière, qu’estce qui vous donne encore envie de monter sur scène ?

Julien Clerc: C’est la rencontre avec le public. C’est le métier pour lequel j’ai signé à  ans et que j’essaie de faire comme il faut. C’est-à-dire essayer d’écrire des bonnes chansons et ensuite prendre du plaisir en les chantant. Ça paraît tout simple et ça aura été toute ma vie.

Et vous prenez encore du plaisir à chanter ?

Bien sûr. J’ai de la chance de faire ça. Ce métier qui est un plaisir. Je pense d’ailleurs qu’avec le temps, je prends de plus en plus de plaisir encore maintenant. Avec le temps, il reste quelque chose qui est assimilé à l’artisanat dans notre métier. C’est ce qui en fait la beauté et l’intérêt. Je pense que comme les artisans, quand on a la chance de durer longtemps, on est en possession de notre travail. On sait davantage pourquoi on est là et comment faire. Ça permet de mieux profiter du plaisir des gens et du plaisir de chanter. Par ailleurs, toute ma vie j’ai été en recherche de beaux textes à mettre en musique et je me régale encore à les chanter. J’ai eu la chance d’avoir des auteurs avec moi, toute ma vie.

On peut encore parler d’artisanat quand on chante dans des grandes salles comme le Zénith ?

Oui, ça n’a rien à voir. C’est une histoire de dramaturgi­e et de constructi­on de spectacle. Il faut avoir l’accompagne­ment qui convient pour ce genre de salle. À chaque fois, j’adapte la formation et le décor à la salle. À Toulon, ce sera le spectacle présenté à la Seine musicale à Paris. On est  sur scène et il y a de beaux écrans intelligen­ts.

Après  ans sur scène, pas de sentiment d’usure alors ?

J’ai senti dès que j’ai mis un pied sur scène que j’étais fait pour échanger de l’émotion avec les gens à travers la musique et le chant. C’est un don qui m’a été donné par mère nature et ça aurait été un crime de ne pas le travailler et le cultiver. Une voix, ça a un côté très mystérieux qui échappe à l’intellectu­alisation. Je pense à la phrase de Voltaire : « L’oreille est le plus sûr chemin du coeur».

Et avec toute cette expérience, le trac est-il encore présent ?

Ah oui, j’ai une inquiétude sourde. Le trac passe au cours du spectacle mais reste toujours tapi quelque part. Il peut ressortir dès qu’il y a un incident, mais je le manie mieux aujourd’hui que je ne m’en accommodai­s quand j’avais  ans. Je sais mieux m’en servir quand je me trompe, ce qui m’arrive souvent…

De quoi est composé le spectacle « La tournée des  ans ? »

L’ossature du spectacle, c’est  ou  singles. Il aurait d’ailleurs pu s’appeler « Les singles de ma vie ». À côté de ça, il y a un réservoir de  ou  chansons que j’ai travaillé en plus. Et tous les soirs, je vais en piocher trois ou quatre, jamais les mêmes, qui me permettent de proposer des chansons passées au second plan. Les gens qui m’ont vu beaucoup trouvent que c’est le meilleur spectacle que j’ai fait. Évidemment, je les crois moi (rires).

Si vous ne deviez retenir que trois chansons de ces  ans de carrières, lesquelles choisiriez­vous ?

Je pense à la phrase de Paul MacCartney qui dit « moi, si je vais voir les Stones et qu’ils ne chantent pas Satisfacti­on, je demande à être remboursé ». Moi, j’ai certaines chansons comme ça qui sont référentes pour le public. Elles vous échappent au bout d’un moment.

Lesquelles selon vous ?

« Ma préférence », «Ce n’est rien » et« Femme, je vous aime ». Des chansons de Dabadie et Roda-Gil dont les textes sont imparables. Trois chansons que je ne peux pas ne pas chanter. Les gens ne comprendra­ient pas.

Mais ce sont vos chansons préférées ou celles que préfère votre public ?

Elles plaisent aux gens et j’ai toujours autant de plaisir à les chanter. Je n’ai jamais ressenti de lassitude. C’est tellement difficile d’avoir des chansons que le public remarque que, quand vous en avez une, il faut remercier le ciel et la faire.

Comment voyez vous évoluer votre public ?

J’ai la chance d’avoir été aimé des femmes. Elles m’ont renouvelé le réservoir de public et viennent souvent avec leurs filles. Ça aura été une chance d’avoir un public fidèle qui m’aura suivi de génération en génération.

 ?? (Photo doc. Serge Haouzi) ?? Julien Clerc fait étape à Toulon pour sa «tournée des  ans».
(Photo doc. Serge Haouzi) Julien Clerc fait étape à Toulon pour sa «tournée des  ans».

Newspapers in French

Newspapers from France