Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
S’adapter en temps réel
paru chez Ovadia et Sébastien Sauvageot, associé chez PwC.
Où en est-on de la Révolution numérique ? Jean-Michel Treille.
Elle a connu trois mouvements principaux. La microélectronique des années , période où les multinationales et politiques libérales ont mené la danse. Puis le développement d’Internet des années où les sociétés du web ont fait du recyclage des données un élément clé de la consommation de masse. Et, enfin, les robots et objets connectés qui, aujourd’hui, entrent dans la sphère privée et entreprises de toutes tailles. Ce mouvement va s’amplifier avec les grands systèmes numérisés de la ville intelligente. Il est dynamique et continu. Depuis , la richesse mondiale s’est multipliée par sept.
Le modèle a-t-il ses travers ?
Le modèle économique global s’est imposé par les grandes firmes, avec les mêmes méthodes et logiciels. Les administrations elles-mêmes sont obligées d’être compétitives, pour attirer les investisseurs. % de l’effectif de notre industrie dépend de sociétés dont la gouvernance n’est pas française.
Et d’un point de vue humain ? Sébastien Sauvageot. Sans minimiser l’impact du numérique sur la disparition d’emplois, dans l’entreprise, on constate aussi que la transformation digitale permet de revaloriser le collaborateur. C’est une vraie opportunité pour redonner du sens à sa mission. On est dans un schéma où les jeunes talents sur le marché sont en quête d’actions positives. Leur impact dans l’atteinte des objectifs stratégiques est central.
Avec le numérique, le choix, c’est agir ou subir ?
Agir se traduit dans les résultats de l’entreprise. On peut le faire de la relation client au service de paie. Le numérique apporte des outils qui modifient profondément la chaîne des actions à réaliser. Le temps gagné à certaines tâches peut être mis à profit pour autre chose.
Qui cette transformation touchet-elle ?
La transformation numérique est un chemin long et permanent, mais elle a un lien partout. Dans la production de miel pour sécuriser l’approvisionnement et répondre aux critères d’achat des clients comme dans le monde des alarmes passées du filaire au pilotage sur smartphone. L’entreprise de miel, une PME familiale % française, est passée de M€ àM
Quelles clés utiliser ?
J’en vois deux. L’innovation produit et repenser l’organisation en mettant l’homme au centre de la décision.
Comment réinventer l’avenir avec le numérique ? Jean-Michel Treille.
L’entreprise est un système complexe. La penser uniquement en cybernétique est une erreur. Le modèle du tout automatisé entraîne beaucoup de dégâts. Surtout humains. Il est préférable de penser l’entreprise en centre de responsabilités, où chacun connaît les moyens dont ils disposent et s’engage sur les contributions qu’il apporte à l’ensemble. Ça aboutit à la décentralisation des systèmes d’information. L’information est le troisième pouvoir qui peut rééquilibrer le capital et le travail. L’avenir est à l’entreprise à mission. On a tous les outils pour s’y préparer. La vraie question est celle de la formation et de l’accompagnement. « Le numérique est un enjeu majeur du réseau de distribution qui connaît depuis dix ans de profondes transformations. Pas moins de petits producteurs se raccordent directement au réseau basse et moyenne tension. Côté consommateurs, les usages sont de plus en plus exigeants en raison de la montée en puissance de la mobilité électrique. Chez Enedis, nous devons adapter notre réseau en temps réel au niveau de la production et de la consommation : ce sont les smart grids. Ce réseau intelligent est équipé de capteurs et son architecture peut être modifiée à distance. Une agence de conduite régionale surveille H le réseau et peut, en cas d’incident, être secondée par des systèmes informatiques qui isoleront le problème et rétabliront l’électricité pour % des clients impactés. La moitié de nos , million de kilomètres de réseau est informatisée. Outre le compteur intelligent Linky, Enedis a une direction du numérique et implique ses agents sur la stratégie d’entreprise. En octobre, nous avons initié la première Causerie digitale dans l’entreprise qui sera doublée en décembre de tables rondes en région.