Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Avoir une vision d’entreprise »
« En 213, la Poste a créé une branche numérique qui travaille sur quatre axes. Le premier concerne l’intégration du numérique dans nos points de vente, que ce soit les bureaux de poste ou le facteur qui est désormais équipé d’un terminal. Le deuxième axe a trait aux offres de La Poste tout en gardant le tiers de confiance qui est notre différence, à l’instar de la lettre recommandée qui est totalement dématérialisée ou du coffre-fort numérique. Le parcours client est le troisième axe de travail. Enfin, le dernier s’adresse à nos 250 000 collaborateurs. Comment les embarquer dans le numérique qui a profondément changé leur métier ? L’objectif du groupe La Poste est de se positionner toujours comme un tiers de confiance. Oui à la révolution numérique tout en restant un réseau humain et de proximité. On veut intégrer le digital dans un quotidien, dans des métiers et des offres qui resteront dans la relation de proximité. » « Qu’est-ce qui a changé avec le numérique ? La vitesse, l’ubiquité et l’accès à l’information. Longtemps, les chefs d’entreprise ont donné des directives. Maintenant, ils doivent donner des directions. C’est la condition pour avoir une intelligence collective et embarquer les collaborateurs. L’entreprise devient une entreprise à mission. Celle de faire le plus d’argent à court terme pour l’actionnaire est une vision mais je ne suis pas convaincu de sa pérennité. Sur les cinquante plus grandes entreprises américaines il y a trente ans, il n’en reste plus que trois. Peut-être parce qu’elles se sont trop concentrées sur leur rentabilité à court terme au lieu de l’être sur leur vision à long terme. Cette accélération du temps, des moyens, de l’information et de la communication transforme fondamentalement nos modèles mais il ne faut pas s’en inquiéter. Il faut en revanche se poser la question suivante : quelle est ma valeur ajoutée dans cet environnement qui évolue? Dans la banque, le numérique doit nous débarrasser de tâches administratives pour permettre aux collaborateurs d’accompagner des projets. Enfin, les techniques de formation doivent complètement changer et devenir intuitives. Si on est clair sur la mission de l’entreprise, on digérera la révolution technique. » «La transformation numérique est une réalité quotidienne que l’on ne peut pas appréhender en silos. C’est une impulsion culturelle qui fait partie de l’identité même des entreprises. Chez Bpifrance, nous rencontrons tous les jours des dirigeants de startup, TPE, PME qui sont à des phases de maturité différentes. C’est important dans nos échanges de ramener le numérique à tous les niveaux : c’est une composante essentielle de l’identité de l’entreprise, que ce soit dans sa vision, sa stratégie et ses plans d’action. »