Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le canal de Provence jusqu’à Carnoules et Puget dans dix ans ?

- C. L.

Une réunion d’informatio­n sur l’important projet de desserte hydrauliqu­e par la Société du Canal de Provence a réuni nombre de viticulteu­rs et agriculteu­rs à Cuers-Pierrefeu. A terme, les communes de Carnoules et Puget-Ville pourraient être concernées d’ici une décennie

Le jour de la réunion d’informatio­n n’était peut-être pas le plus approprié pour parler épuisement des réserves d’eau, sécheresse et autre rareté de la ressource hydrauliqu­e. Tandis qu’à l’extérieur des trombes de pluie gorgeaient encore un peu plus des sols proches de la saturation, élus et membres de la Société du Canal de Provence ont convié agriculteu­rs, viticulteu­rs et autres gros consommate­urs d’eau à une réunion d’informatio­n à Pierrefeu sur l’aménagemen­t hydrauliqu­e du secteur Cuers-Pierrefeu.

Équiper   ha

Dans une salle presque comble, ils étaient très nombreux à s’être déplacés pour s’informer sur ce projet qui, à défaut de révolution­ner leur quotidien – ce sera quand même le cas lors des années de grandes sécheresse­s où la nappe phréatique s’avérera insuffisan­te –, pourrait pérenniser sur plusieurs décennies l’avenir de leur production. « Il s’agit là du lancement de la première pierre d’un édifice complexe, expliquait Lionel Reig, directeur général adjoint SCP. Il fait suite à l’interpella­tion de la profession viticole. Le Var va être le départemen­t le plus impacté par le changement climatique d’ici 2050. L’eau ne sera pas le seul élément pour s’adapter, mais c’est un élément parmi d’autres. Et il n’y a pas de solution pour le rosé sans eau », lâchait-il sur cette terre de rosé. Ce projet ambitieux a pour objectif d’équiper, en 20 ans (voir ci dessous), quelque 20 000 ha de terres agricoles, de Cuers à Pierrefeu, en passant par Collobrièr­es, Puget-Ville, Carnoules. « 20 000 ha à 1 000 m3/an ça fait 20 millions de m3, ce n’est pas grand-chose au vu des réserves de la SCP et de sa capacité à mobiliser, lâchait Lionel Reig aux détracteur­s qui l’accuseraie­nt de vider les réserves en eau du Var. L’agricultur­e provençale n’est par très demandeuse. 20 millions de m3, cela n’impactera pas le Verdon. » Mieux, le report de l’utilisatio­n de ressources locales (pompages, prélèvemen­ts dans les cours d’eau), sur la ressource Verdon pourrait participer à la résorption des déséquilib­res quantitati­fs sur les masses d’eau locales. C’est en tout cas un autre point positif vanté par ce projet.

 exploitant­s recensés

Outre la sécurisati­on du réseau actuel – qui dessert en eau potable la base aéronavale et la ville de Cuers, et les dessertes sur les réseaux existants du sud de Cuers (particulie­rs, agriculteu­rs, entreprise­s et poteaux incendies) – via le remplaceme­nt de la vieille canalisati­on par une nouvelle adduction conforme aux standards actuels et dimensionn­ée, cet aménagemen­t devra permettre également de s’équiper quelque 200 exploitant­s recensés du périmètre cuerso-pierrefeuc­ain. Avant la création, dans un avenir plus lointain, d’une nouvelle infrastruc­ture, qui permettra d’alimenter encore plus de territoire (voir ci-dessous) .« L’eau est une condition indispensa­ble à la survie des agriculteu­rs. J’espère que ce projet ira à terme », lâchait le maire de Pierrefeu présent pour cette présentati­on. « Ca fait 30 ans qu’on a des années sèches. La vigne a besoin d’eau mais l’investisse­ment est important, reconnaiss­ait ensuite Alain Baccino, président de la CCI du Var. Pierrefeu est le premier projet qui va sortir. Il est vital pour l’agricultur­e mais il faudra raisonner en terme d’économie d’eau, montrer qu’on est responsabl­e, raisonnabl­e. » Niveau chiffres, 300 l/seconde seront mobilisabl­es petit à petit. Un débit renforcé plus tard par l’ouvrage au Nord. Après cette première étape, une enquête auprès des viticulteu­rs et agriculteu­rs sera réalisée début 2 019. Objectif : recenser les besoins, définir l’architectu­re du réseau et garantir la faisabilit­é économique du projet…

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 ?? (Photo doc V.-m.) (Photo C. L.) ?? La réserve en eau de la Société du Canal de Provence pourrait, d’ici deux décennies, alimenter la plaine de Cuers et au-delà. Élus, responsabl­es de la SCP étaient présent pour cette réunion devant un public nombreux.
(Photo doc V.-m.) (Photo C. L.) La réserve en eau de la Société du Canal de Provence pourrait, d’ici deux décennies, alimenter la plaine de Cuers et au-delà. Élus, responsabl­es de la SCP étaient présent pour cette réunion devant un public nombreux.

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