Gardanne exhumée?

Rouvrir la voie aux TER : un «chantier colossal »

L’association du Train touristique propose des balades dans des trains restaurés par les passionnés, de Carnoules à Saint-Maximin. L’un de ses membres a accepté de nous donner son avis sur la faisabilité technique du retour de la ligne Carnoules-Gardanne. « Il y a quelques années, la Région a commandé une étude à la SNCF. Le chantier est colossal.» S’il confirme que les rails sont entretenus entre Carnoules et Gardanne, la voie n’est pourtant pas adaptée à un train de voyageur régulier. « Notre train touristique circule à 30 km/h sans problème. Mais pour qu’un TER emprunte ce réseau, il faut tout changer. Rien n’est adapté en termes de sécurité et de confort des passagers. En l’état, on ne peut pas rouvrir la voie à une exploitation TER. »

Un coût exorbitant ?

L’association ne souhaite pas prendre position, pour ou contre la réouverture de la ligne. Le bénévole développe des arguments techniques, expliquant que la remise en service du réseau ferré nécessite des travaux, dont le coût est très élevé. « À l’époque où ces études ont été menées, les experts ont estimé que, remettre en état les 80 km de voies devrait coûter plusieurs centaines de millions d’euros. »

Passages à niveau

La somme comprend la réfection des voies et répond à une problématique de taille : la présence de nombreux passages à niveau. « Entre Carnoules et Brignoles, on compte 57 passages à niveau. » Il explique que les trains régionaux ne sont plus autorisés à traverser les routes et qu’il est nécessaire de dévier la voie. « Soit on trouve un moyen de détourner la route. Soit on construit un pont ou un tunnel pour le train. Un pont, ça coûte dans les 10 millions d’euros… » Mais ce n’est pas tout. «Il faut aussi remettre les gares en service. Et à part celle de Brignoles, toutes ont été vendues à des particuliers. Chaque gare doit être aux normes. Plus personne ne peut traverser les voies. Il faut une passerelle et un ascenseur. » Il rappelle que la réouverture de la ligne, même si les finances étaient assurées, rencontrerait une résistance. «Beaucoup de gens ont acheté une maison à côté de la voie ferrée, à la fermeture de la ligne. Des permis de construire ont été accordés. Beaucoup de gens ne veulent pas voir des TER passer à côté de chez eux. »

Facteur écologique

Le bénévole, même s’il est passionné par les trains, reconnaît : « Le rail, surtout si la voie est électrifiée, est un moyen de transport moins polluant que le bus. À condition qu’il y ait un nombre suffisant de passagers ! Si des travaux colossaux sont mis en oeuvre et que peu de voyageurs prennent le train, alors c’est très polluant. »

En l’état, on ne peut pas rouvrir la voie à une exploitation TER. ”

L’un des trains touristique de l’association ATTCV.