Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ouverture du procès de l’affaire du «Mur des cons» à Paris
Le tribunal correctionnel de Paris a commencé, hier aprèsmidi, à juger une magistrate, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, dans l’affaire du «Mur des cons» qui avait suscité un tollé à droite en 2013. Françoise Martres, 61 ans, comparaît jusqu’à vendredi pour injures publiques, visée par douze plaintes en raison de ce trombinoscope affiché alors dans les locaux de ce syndicat classé à gauche. « Avant d’ajouter un con, vérifiez qu’il n’y est pas déjà», était-il précisé au côté de dizaines de photos épinglées pêle-mêle sur un panneau d’affichage: des politiques, essentiellement de droite, mais aussi des magistrats, journalistes, intellectuels... Les images, filmées par un journaliste de France 3 le 5 avril 2013, avaient été diffusées le 24 avril suivant sur le site d’Atlantico, déclenchant une vive polémique. Neuf des plaintes proviennent d’élus ou ex-élus Les Républicains (ex-UMP), comme Patrick Balkany, Éric Woerth, Christian Estrosi ou Valérie Debord. Les trois autres plaintes ont été déposées par le Rassemblent national (RN), le maire de Béziers Robert Ménard (proche du RN) et l’ancien général Philippe Schmitt, qui avait critiqué le «laxisme» de certains juges après l’assassinat de sa fille. Parmi eux sont présents MM. Ménard, Schmitt et Wallerand de Saint Just, qui représente le RN. Dans les rangs des Républicains, seul l’ex-député LR Guy Geoffroy est annoncé, jeudi. Mais d’autres personnes épinglées sur le «Mur», qui n’avaient pas porté plainte, se sont greffées aux plaintes existantes: Nadine Morano (LR) et Philippe de Villiers, absents, et le polémiste Dieudonné, venu en bermuda et gilet jaune. Sur le plan juridique, la question du caractère public ou non du trombinoscope devrait être au coeur du procès, tout comme la question de la prescription, qui n’est que de trois mois en matière d’injures. Nicolas Sarkozy, la droite ou le RN (ex-FN) ont régulièrement invoqué cette affaire pour dénoncer la partialité supposée de certains magistrats.