Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le retour du minot
Maxime Lopez se refait une place au milieu de terrain de Marseille malgré une concurrence chevronnée et la fin de son immunité de chouchou
Je n’ai plus le même statut qu’avant, je suis devenu un joueur de rotation », lâchait en début de saison le « minot », qui fêtait ses 21 ans hier. « Je l’accepte, c’est comme ça, à moi de mettre les bouchées doubles pour que les choses redeviennent comme avant », ajoutait-il. Il parlait avant le match contre Guingamp le 16 septembre, où son entrée à la pause allait se révéler déterminante: muet jusque-là contre la lanterne rouge (00), l’OM allait dérouler et l’emporter 4-0. «Max» est bien plus qu’un joueur « de rotation ». « C’est une rampe de lancement, il nous permet de partir bien de derrière », salue son capitaine, Dimitri Payet. L’incorporation de Lopez a plusieurs fois fait basculer l’OM du côté lumineux du jeu. Contre Rennes, fin août, son entrée à la mi-temps contribue à ramener son équipe de 2-0 à 2-2. «Ce sont les joueurs qui m’obligent à les mettre quand ils sont bons, les remplaçants d’aujourd’hui sont les titulaires de demain», rappelle Rudi Garcia.
« Max ne dit rien, il bosse »
Lopez « apporte sa maîtrise technique, des départs d’action de qualité, son jeu en une touche... », énumère l’entraîneur. Souvent sur le banc en début de saison, le minot a gagné du temps de jeu, il était titulaire pour les trois derniers matches de Ligue 1. Mais Kevin Strootman, la grosse recrue de l’été, les sensations bien meilleures de Luiz Gustavo au milieu et le sens de la verticalité de Morgan Sanson lui font une redoutable concurrence. « Si on adjoint à Max un joueur plus défensif, plus physique, il peut jouer à deux milieux récupérateurs », assure Garcia. Le coach salue aussi la mentalité impeccable du grand espoir de la cité phocéenne, qui aime refléter ses rêves dans la trajectoire de l’enfant du quartier populaire du Burel. « Max ne dit rien, il bosse, note Garcia. Chaque fois qu’il a joué il a été performant, il faut qu’il continue à progresser, notamment dans ses actions défensives, je pense qu’il peut récupérer plus de ballons intelligemment. » Avec son gabarit poids-mouche (1,67 m, 58 kg), Lopez n’est pas une moissonneuse. « Évidemment, on ne lui demande pas d’être un joueur costaud dans les duels, poursuit Garcia, mais à l’image de Jean Tigana, il n’y a pas besoin d’être grand et costaud pour récupérer des ballons avec intelligence et dextérité. »
Algèbre et géométrie
Un milieu défensif formé à l’OM et champion du monde (1998), Alain Boghossian, explique que Lopez «a des qualités extraordinaires, mais il faut être plus constant, plus régulier. Le haut niveau demande d’être performant tout le temps. Mais il arrive à tirer son épingle du jeu ». Les statistiques de Lopez restent chiches, pas de buts et une seule passe décisive cette saison, aucune trace chiffrée en L1 l’an dernier, mais trois «passe dé» et un but en Ligue Europa, contre trois buts pour la saison de son éclosion, en 2016-2017. L’algèbre ne dit pas tout de son influence, ce serait plutôt la géométrie, ses relances précises. Mais un joueur vit aussi de stats. « Il faut être honnête, mon statut a changé, dit Lopez. Il y a deux ans j’étais un titulaire indiscutable, je jouais presque tous les matches, mais des grands joueurs sont arrivés, j’ai connu du moins bien, et j’ai fait plus de banc l’an dernier », poursuit-il. Mais le parcours européen jusqu’à la finale - qu’il a terminée en larmes - « m’a permis de jouer, de me relancer. A moi de répondre présent quand le coach fait appel à moi », martèle-t-il. Nantes : Tatarusanu - Favio, Pallois, Diego Carlos, Lima - Ab. Touré, Girotto, Rongier (cap) - Boschilia, Sala, Limbombe Marseille : Mandanda - Sarr, Rolando, Rami, Sakai (ou Kamara) - L. Gustavo, Strootman (ou Lopez) - Thauvin, Payet (cap), Ocampos - Germain (ou Njie)