Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une rude manif’ avortée in extremis hier au lycée

Relayé sur les réseaux sociaux, un rassemblem­ent d’envergure était prévu hier dès l’aube au lycée du Golfe. Il a été empêché par l’interventi­on des gendarmes, et l’établissem­ent est resté fermé

- C. GEORGES cgeorges@nicematin.fr

Monter un barrage avec tout ce qui peut brûler. ». C’est par cette phrase que se concluait l’appel à la mobilisati­on lancé par des lycéens du Golfe à leurs camarades jeudi soir. Le caractère assez radical de ces consignes a de quoi surprendre, émanant d’un établissem­ent jusque-là préservé des manifestat­ions. Depuis le lancement du mouvement des gilets jaunes, les lycéens ne s’étaient en effet rassemblés qu’une seule fois, il y a une dizaine de jours, et de façon très pacifique (lire ci-dessous).

Dès  h sur place

Hier matin pourtant, c’est avec des intentions différente­s que certains élèves ont tenté une mobilisati­on plus forte et surtout plus violente. De nombreux messages avaient été envoyés les jours précédents aux lycéens, par le biais des réseaux sociaux, et par le bouche-à-oreille. L’objectif visé par les organisate­urs était d’empêcher l’accès au lycée. Les initiateur­s du mouvement invitaient à se présenter à 4 h 30 du matin hier devant le lycée et de cadenasser les deux grands portails. Puis de récupérer, sur le parking de l’hôpital voisin, tout ce qui pouvait bloquer l’établissem­ent (poubelles, barrières) pour les disposer devant le portail. Rendez-vous était donné ensuite à 8 h pour bloquer les entrées, en créant un barrage humain. Enfin, à partir de 9 h, il était demandé de « monter un barrage avec tout ce qui pouvait brûler », avec deux options possibles : « Si les cordons bleus coopèrent, nous organisons la circulatio­n avec eux. Sinon, nous répondrons aux violences qu’ils nous feraient ». Finalement, presque rien de tout cela ne s’est produit. Surveillan­t de près tout risque de débordemen­t, les gendarmes sont intervenus à 4h15 du matin, faisant fuir les organisate­urs : « Ils étaient peu nombreux. Cinq ou six, qui avaient déjà cadenassé le portail du lycée, récupéré une partie du mobilier de la boulangeri­e voisine et les barrières du pôle de santé »acommenté le lieutenant Bruno Felgeiroll­es, chef de la brigade de Saint-Tropez, qui avait également posté, par sécurité, des hommes devant le collège de Gassin.

Pas de cours hier

De son côté, le proviseur a appliqué le principe de précaution. Hier à 7 h, il a envoyé un message à tous les parents : « Tôt ce matin, des individus ont bloqué les entrées du lycée. La gendarmeri­e nous a alertés. Néanmoins, une invitation à renouveler le blocage est prévue. Je ne peux pas prendre le risque que nos élèves soient bloqués à l’extérieur du lycée, ainsi que les transports en commun. C’est pourquoi, par mesure de prudence, le lycée sera fermé ce jour ». Vers 8 h, seuls quelques élèves étaient présents... espérant aller en cours : « On est pour le mouvement mais contre la violence. ». Ils se sont toutefois montrés solidaires, évoquant leur inquiétude : « On est contre Parcoursup, trop sélectif; qui limite nos chances d’accès aux grandes écoles en ne se basant que sur les moyennes. Si on est brillant dans un domaine qui nous intéresse mais que nos notes sont basses dans les autres matières, ce n’est pas pris en compte. C’est très réducteur ». Au-delà de leur futur immédiat, les adolescent­s se sentent concernés par les revendicat­ions des gilets jaunes : « Il y a trop de taxes. Tout est trop cher. On doit se battre pour l’avenir de nos enfants ».

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(C.G.) Les lycéens présents hier matin se sont montrés solidaires du mouvement.
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Dans la nuit les meneurs avaient bloqué les entrées.
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