Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Aux petits soins pour les jeunes pilotes de chasse
Qui remportera le « tricot bleu » qui récompense le pilote le mieux noté à l’appontage ? Déjà vainqueur du trophée en , le capitaine de frégate Christophe Charpentier, l’actuel commandant du groupe aérien embarqué, y pense. « Si je n’avais pas cette ambition, comment voulez-vous que je demande aux autres pilotes de s’impliquer à % ? », interroge-t-il. Mais sa préoccupation du moment est ailleurs. Mettre les jeunes pilotes – ceux qui ne se sont encore jamais présentés aux commandes de leur Rafale au-dessus du Charles-DeGaulle – dans les meilleures conditions pour qu’ils obtiennent leur qualification de jour et/ou de nuit. Après deux ans d’interruption de l’école de l’aviation embarquée pour cause de refonte du porte-avions (la dernière session a eu lieu en juillet ), la tâche est énorme. D’autant qu’aux jeunes pilotes qui n’ont jamais eu l’occasion de se poser sur le porte-avions, s’ajoutent des pilotes plus expérimentés qui passent du Super Étendard modernisé au Rafale.
Les techniques d’optimisation du potentiel à l’essai
« N’importe qui ou presque pourrait poser un avion sur le pont du CharlesDe-Gaulle. Mais le faire en toute sécurité, de façon répétée et après une mission de huit heures, c’est autre chose », lâche très sérieusement le commandant Charpentier. Si ce dernier évoque pudiquement une certaine attrition annuelle – « un échec pour nous tous », confie-t-il –, on ne connaîtra pas le nombre de pilotes qui se font recaler faute d’avoir su gérer leur stress jour après jour… En ce début décembre, pas question non plus d’échanger avec les pilotes inscrits à l’école de l’aviation embarquée. « On les chouchoute, on les protège pour qu’ils se concentrent sur l’appontage », explique le capitaine de frégate Étienne Bauer, commandant de la flottille F. Depuis peu, la Marine nationale a même recours aux techniques d’optimisation du potentiel. Une fois devenus pilotes de la chasse embarquée, il sera toujours temps de les rencontrer. Et il est fort à parier que tous n’auront alors qu’en tête le fameux « tricot bleu ».