Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« La châtaigner­aie des Maures a de l’avenir »

- C. L.

Le nouveau « représenta­nt » du syndicat fait le point sur son rôle et la vision qu’il porte sur la filière…

Quel regard portez-vous, en tant que nouveau « responsabl­e » du syndicat sur cette querelle entre agriculteu­rs et « passionnés »?

À un moment il faut être très à l’écoute des adhérents. De tous les adhérents. Ce syndicat est spécifique car il est à la fois le fruit d’agriculteu­rs et de gens qui ont des châtaignie­rs et très intéressés par la protection de cet arbre et de ce fruit. Quand vous êtes en responsabi­lités de ce genre de structure, il faut un équilibre pour bien prendre en compte tous les intérêts, les demandes, les désirs de toutes les personnes. Les diplômes permettent certaines choses, mais ce qui est important c’est l’intelligen­ce de la situation.

Comment envisagez-vous ce nouveau rôle ?

Je suis là pour rassembler tout le monde. Quand je suis en responsabi­lité quelque part je me dis: toi qu’attends-tu d’un organisme comme ça? L’objectif est d’avoir une vision du passé d’abord, car on ne peut pas avoir une vision d’avenir si on n’a pas une vision du passé. Il faut avoir la vision de ce qui se passe actuelleme­nt et la vision de là où on veut aller. Mon désir est de ne pas oublier le travail fait pendant des millénaire­s, au niveau de cet arbre. Je fais partie des gens qui pensent que l’homme a souvent été un accompagna­teur de la nature et qu’on a pris en compte les capacités de l’arbre. Ce n’est pas contre l’arbre qu’on a fait des choses, mais avec l’arbre…

C’est-à-dire ?

Quand vous regardez la stature et la forme d’un châtaignie­r vous voyez que le tronc est très grand et que la houppe est très basse. Des hommes s’en sont occupés, l’ont taillé et lui ont permis de s’exprimer en donnant des fruits. Ça a été fait depuis des siècles et depuis une centaine d’années on s’en est désintéres­sé. Il fallait faire moderne, on les a laissés partir dans des situations anarchique­s. Et un arbre dont on ne s’occupe pas est prêt à être attaqué par un certain nombre de choses. Ce qu’il faut aujourd’hui c’est réélaguer ces arbres et s ‘en occuper. Il faut continuer. Et puis il y a de nombreux endroits où on ne peut pas faire de vignes ou d’oliviers, où on peut replanter des châtaigner­aies comme cela se fait en Espagne ou au Portugal. Il faut qu’en France on soit plus efficace et efficient pour mettre tout ça en place.

Le fait que de nombreux jeunes s’investisse­nt dans le syndicat doit vous faire plaisir?

Ça prouve que la châtaigner­aie des Maures a de l’avenir. Quand vous voyez l’enthousias­me des gens aux fêtes de la châtaigne, ça montre que la châtaigne ce n’est pas un fruit bling-bling c’est un fruit qui a du corps. C’est quelque chose d’extraordin­aire. Parfois pour être moderne on cherche très très loin, parfois il suffit juste de soulever la pierre qui est devant vous, et vous découvrire­z un monde extraordin­aire. Ce qui est un peu malheureux dans notre monde c’est le défaitisme. On a tout à fait raison de revendique­r, d’être mécontent de ce qui se passe mais il y a une formule que j’emploie souvent, c’est: prévoir c’est ne pas gémir. Et quand on voit cette jeunesse qui a envie de faire des choses… S’il y a des anciens qui ont un certain savoir, il faut vraiment que les gens de bonne volonté se mettent autour d’une table et essayent d’avancer ensemble.

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