Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Telle mère telle fille
et de bien d’autres, Manon Aubry a été élue dimanche tête de liste de la France insoumise aux élections européennes de mai 2019. La Varoise, responsable de plaidoyer justice fiscale et inégalités à l’ONG Oxfam, est un atout pour le mouvement de Jean-Luc Mélenchon qui cherche des profils issus de la société civile. Elle le rencontre en août dernier à Marseille mais cette fonceuse a pris le temps de la réflexion avant d’accepter la proposition, qui la propulse en pleine lumière.
Restez-vous à Oxfam ?
Non. Même si la politique n’est pas un métier, le mélange des genres ce n’est pas ma façon d’agir. Il faut que je puisse travailler – une campagne ça demande du temps, de la disponibilité – et qu’Oxfam garde son indépendance.
A-t-il été facile de franchir le Rubicon entre engagement citoyen et vie politique ?
Après avoir été approchée à la fois par le comité électoral puis la direction des Insoumis cet été, j’ai eu une longue hésitation. C’est une décision majeure pour ma vie personnelle. Très attachée à Saint-Raphaël où elle revient chaque année pour les fêtes de fin d’année, Manon Aubry aime rappeler qu’elle a aussi des origines corses, du côté de sa mère, Catherine Aubry, notre ancienne consoeur. Elle partage avec cette dernière de solides convictions, le goût du débat, et un caractère bien trempé. Elles mèneront ensemble la bataille des Européennes puisque Catherine Aubry, qui avait été candidate aux élections législatives de dans la e circonscription du Var, figure également sur la liste de la France insoumise… en e position. L’élève va assurément dépasser le maître.
Vous êtes jeune, novice en politique, n’est-ce pas risqué ?
Je mesure la difficulté. Je me suis posé la question : est-ce que je ne devrais pas être plus utile au monde associatif qu’au monde politique ? En même temps, c’est un prolongement naturel de mon engagement. Donner un débouché politique à mon engagement, concrétiser mes combats… Il y a une cohérence. Ce que je dénonçais hier, je le dénonce aujourd’hui. Ce qui compte, ma priorité, c’est la sincérité, sinon, les gens ne croient plus à la politique. Je suis moi, avec tout mon engagement. La sincérité, ce doit être le maître mot quand on fait de la politique.
Avez-vous été encartée dans un parti politique ?