Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Cri de colère des avocats varois devant la préfecture
Du palais de justice jusqu’en préfecture, les barreaux de Toulon et de Draguignan ont défilé, unis. Avec jets de codes pénaux et incident d’audience au tribunal. Rarissime !
C’est NOTRE grève pour VOS droits ». C’est l’un des slogans qui fleurissait, hier matin, devant le palais de justice de Toulon où 70 avocats de Draguignan et 120 autres de Toulon s’étaient donné rendez-vous pour défiler dans les rues de la ville. En ligne de mire : la réforme de la Garde des Sceaux qui, selon eux, « réduit les droits de la défense et surtout éloigne les justiciables de leur justice » (lire également notre édition d’hier). « Partout en France, 150 barreaux observent une grève des audiences en signe de protestation contre le projet de loi de réforme de la justice. Je m’engage de nouveau à intervenir auprès des parlementaires du département », a lancé Jérémy Vidal, bâtonnier de Toulon, accompagné de son confrère Dracénois, Philippe Schreck. «Ce projet est néfaste car il bafoue les principes fondamentaux de la justice et n’est dicté que par des considérations budgétaires. Les barreaux de Toulon et Draguignan combattent ce texte posant les bases d’une justice déshumanisée et automatisée ».
Les codes volent…
C’est sur ce mot d’ordre que les avocats varois se sont rassemblés sur les marches. Jusqu’à ce qu’à ce qu’une information se propage: une audience se tient à l’intérieur du palais, avec ou sans avocat. En quelques secondes, une cinquantaine d’avocats s’engouffre dans la salle correctionnelle pour protester. S’ensuit un dialogue « tendu » entre professionnels de justice, pas vraiment sur la même longueur d’ondes… (lire ci-dessous) Mais l’objectif de la matinée restait d’atteindre la préfecture du Var pour signifier au représentant de l’État la colère des avocats. Chose faite avec un cercueil porté par les robes noires et sur lequel de vieux codes pénaux ont été transportés. Puis jetés par-dessus les grilles de la préfecture ! Une première. « C’est simple : on réclame l’annulation pure et simple de la réforme», résume Me Dunan. Encombrements en justice à prévoir dans les jours qui viennent…