Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Alsacien de coeur, Monsieur Z affiche sa solidarité avec les victimes de Strasbourg

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Le célèbre dessinateu­r varois a vécu près de vingt ans dans l’autre capitale de l’Europe. À deux pas du lieu du drame survenu mardi soir. Richard Zielenkiew­icz, de son vrai nom, relookait ses placards lorsqu’il a entendu la tragédie. « C’est mon fils qui m’a averti, il surfait sur les réseaux sociaux », raconte-t-il. « Puis il m’a montré une image de la rue, de camions de pompiers et de couverture de survie. Je me suis dit: ah m...»

Un message de soutien « spontané »

Roi des affiches colorées et vintage, Monsieur Z a résidé dixhuit années durant à Strasbourg, dans la rue du marché aux poissons. Une artère qu’il a découverte à ses  ans, alors étudiant, et où il a rencontré la « femme de sa vie ». «À deux pas de la cathédrale...», souffle-t-il, des trémolos dans la voix. « Ma compagne est alsacienne. Strasbourg, c’est une partie de moi.» Ce mardi, dans un éclair d’émotions, celui qui est installé désormais à Carqueiran­ne a saisi sa tablette numérique et croqué un hommage saisissant. L’illustrati­on a été publiée dans la nuit de mardi à mercredi, sur les réseaux sociaux: l’on y voit le célèbre édifice religieux immaculé, vêtu d’une coiffe alsacienne d’une couleur noir endeuillée. Avec un petit mot incrusté en police gothique. « Ce n’est pas réfléchi, murmure-til, c’est juste un message de soutien. » Devenu viral, le dessin a reçu plus de mille adhésions et a été partagé plus de deux mille fois en moins de  heures. « Le dessin n’est pas signé, je ne veux pas le récupérer ( àmon compte, Ndlr). C’est juste une petite attention spontanée, comme un coup de fil à sa mère ou à son enfant qui sort des examens. Juste pour dire : on pense à vous, on souffre avec vous. »

« Un acte insensé »

Lui a été épargné : malgré une « grosse frayeur », aucun de ses proches n’a été touché. « Cela pourrait être nous, ça pourrait arriver ici... », poursuit l’artiste, qui dénonce « l’histoire d’un acte insensé, celui d’un mec qui dégaine dans la rue ». « Quand c’est loin, on se dit que c’est bête. Quand on connaît, forcément on se projette. À Strasbourg, il n’y avait pas eu ça. Aujourd’hui, il y a la rage, la violence. On a le droit de vivre normalemen­t non ? » Depuis la publicatio­n, Monsieur Z a reçu de nombreux témoignage­s de remercieme­nts, auxquels il tient à répondre « personnell­ement ». Et il a aussi un petit mot pour les sauveteurs, qui oeuvre à travers une « cruelle réalité ». « On n’est pas en sécurité en permanence, non, conclut-il. On l’avait oublié mais la paix, la sécurité, c’est fragile. »

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