Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Extraits du projet de décision
En séance plénière à PortLouis à l’Île Maurice, le comité intergouvernemental de l’Unesco a donné une décision définitive positive, le 26 novembre, au projet porté par huit pays (Croatie, Chypre, France, Grèce, Italie, Slovénie, Espagne et Suisse). Les savoirs et techniques de l’art de bâtir en pierre sèche ont, ainsi, été inscrits dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Voici des extraits du projet de décision.
L’art de bâtir
«L’art de bâtir en pierre sèche concerne les savoirfaire relatifs à l’élaboration de constructions en empilant des pierres les unes sur les autres sans l’utilisation d’autres matériaux à l’exception parfois de terre sèche. Les structures en pierre sèche sont répandues dans la plupart des régions rurales – surtout sur terrains accidentés – tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des zones habitées, sans être pour autant inconnues dans les territoires urbains. La stabilité de ces structures est assurée par la sélection attentive et le placement des pierres. Ces structures ont configuré des paysages diversifiés en formant des modes variés d’habitat, d’agriculture et d’élevage. Elles témoignent des méthodes et des pratiques utilisées par les hommes depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours afin d’organiser leurs espaces de vie et de travail en optimisant les ressources naturelles et humaines locales. Elles jouent un rôle vital dans la prévention des glissements de terrain, des inondations, des avalanches, dans l’empêchement de l’érosion et de la désertification des terres, améliorant la biodiversité et mettant en place des conditions microclimatiques pour l’agriculture… »
Tradition vivante
« Bâtir en pierre sèche est une tradition vivante qui est devenue de plus en plus prisée à l’égard de la gouvernance durable du patrimoine culturel, de la terre agricole des habitats humains et leur environnement. Parmi ses praticiens, les connaissances enseignées et les savoirfaire sont transmis par le travail conjoint de maîtres qualifiés et d’apprentis, par des ateliers, entraînements professionnels, cours (...) La pratique implique la coopération étroite des membres des communautés renforçant la cohésion sociale et la collaboration entre familles et voisins… »
Promotion
«L’art de bâtir en pierre sèche combine une technique largement propagée avec le respect pour les conditions locales et avec l’usage exclusif de matériaux de construction locaux (...) La large distribution de la pratique et un haut niveau de protection de monuments en pierre sèche vont contribuer à la promotion du patrimoine immatériel en général… »
Partage
« Les autorités d’état de tous les pays candidats ont focalisé en premier sur la protection des constructions et sites de pierres sèches existant mais les communautés des praticiens et les organismes des professionnels ont dirigé leur attention vers la transmission effective et la promotion de l’élément (...) Un projet de sauvegarde a été proposé grâce aux efforts conjoints de tous les participants, avec les communautés et les associations qui ont initié et mené la procédure. Parmi les objectifs principaux compte l’établissement de systèmes d’entraînement permanents et standardisés couplés d’une certification adéquate. Le projet est centré sur la collaboration internationale, la recherche interdisciplinaire et le partage des bonnes pratiques de sauvegarde… »
Inventaires
«L’art de bâtir en pierre sèche, les savoirs et techniques relatifs sont inscrits dans les inventaires nationaux, régionaux et locaux des huit pays demandeurs… »
Félicitations
« Nous saluons l’initiative des pays participants de présenter une technique largement pratiquée qui respecte complètement les contextes locaux. Et nous les félicitons de soumettre un dossier exemplaire, préparé avec beaucoup de soin, qui témoigne de l’esprit de la convention en termes de coopération internationale. »