Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Macron, chasseur de primes
Pour calmer la colère populaire, Emmanuel Macron multiplie les réunions à l’Élysée. Il a obtenu de plusieurs grandes sociétés qu’elles versent une prime exceptionnelle à leurs salariés
Il veut que l’effort soit collectif. Après avoir recu les représentants des banques la veille, le président de la République a rencontré hier des dirigeants de grandes entreprises. Objectif, dans les deux cas : obtenir de ses interlocuteurs des gestes substantiels en faveur du pouvoir d’achat des Français. Lors de son allocution téléviséelundi soir, Emmanuel Macron a invité les entreprises françaises à accorder, si elles le peuvent, une prime exceptionnelle de fin d’année à leurs salariés. Ce coup de pouce bienvenu en pleine crise sociale sera défiscalisé. Dès le lendemain, plusieurs d’entre-elles ont déjà fait savoir qu’elles répondaient favorablement à l’appel du chef de l’Etat. Publicis aannoncé le versement d’une « prime exceptionnelle de 1 000 euros aux salariés du groupe en France gagnant moins de 2 500 euros brut par mois ». Dans le sillage des groupes Altice (Patrick Drahi), et Iliad (Xavier Niel), Kering (François Pinault) et LVMH (Bernard Arnault), Total a annoncé hier que tous ses salariés en France bénéficieront d’une gratification de fin d’année de 1500 €. Le PDG du groupe pétrolier, Patrick Pouyanné, a proposé en outre une augmentation de 3,1% aux syndicats. Sur les 31 500 salariés du groupe, 20 000 pourraient bénéficier de cette prime qui coûtera près de 30 millions d‘euros à l’entreprise.
“Participer à l’apaisement national”
De son côté, Orange a décidé de verser une prime de 1 000 € à ses salariés touchant moins de 2 5000 € par an et de 500 € à ceux percevant moins de 30 000 € par an. Environ 20% des effectifs seront concernés. « Ce geste est important pour une entreprise comme Orange qui emploie 90 000 salariés en France », expliquait hier Fabienne Dulac, directrice générale adjointe d’Orange France en marge de la présentation annuelle du PDG Stéphane Richard à La Défense. « Notre entreprise suit la société française parce qu’elle la représente. Nous avons vécu dans notre chair et dans nos boutiques les violences liées aux manifestations des « gilets jaunes». Etre partie prenante d’un apaisement national est dans notre ADN. » Bien évidemment, tous les employeurs ne seront pas en capacité d’accorder un bonus exceptionnel à leurs équipes. « Seules celles qui auront des résultats positifs pourront se mobiliser », a prévenu Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef. François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises partage cet avis. « Beaucoup ne seront pas en mesure de verser une prime .» Aujourd’hui, une réunion est programmée à Bercy entre le ministre de l’Economie, la ministre du Travail et les partenaires sociaux pour échanger sur les détails de cette prime facultative.