Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le Var agricole compte sur la présidente de la FNSEA
Les producteurs et éleveurs ont rencontré Christiane Lambert pour lui faire part de certaines difficultés. Loup, taxes, foncier, irrigation… Elle s’est engagée à défendre leurs intérêts
Christiane Lambert, présidente de la FNSEA premier syndicat de la profession agricole, a découvert, jeudi, la variété des filières du département, lors d’une visite qui a débuté en Provence verte (lire nos éditions d’hier) .À Vinon-sur-Verdon, chez Guillaume Fouquou, maraîcher, elle a vu un outil de travail performant : les serres recouvertes de panneaux photovoltaïques permettent de produire toute l’année. À Rians, des anciens, comme Gabriel Magne, maire rural et producteur, ou François Hugues, dont les fils ont repris l’activité de multiplicateur de semences, ont fait part de leur inquiétude pour l’accès au foncier des nouvelles générations. Christiane Lambert a préconisé de « réfléchir à des solutions de portage ».
Défense des phyto
Fabienne Joly, tête de la liste FDSEA aux élections à la chambre d’agriculture, a ajouté : « Il y a une veille à faire en amont et un plan de reconquête agricole à défendre pour revenir à la source et à la diversification des cultures. » Alors qu’un agriculteur disait sa crainte de voir adopter la distance de traitement phyto (200 mètres) autour des habitations, la «patronne » du syndicat a estimé qu’«il y a, en France, une diabolisation des produits phyto. Nous nous sommes battus pour que cela ne soit pas adopté dans la loi. La FNSEA a proposé une charte de bonnes pratiques plutôt qu’une loi qui encadre. C’est une contrainte, mais il est indispensable de le faire. Nous devons rester mobilisés, car les consommateurs sont très regardants sur les “phyto”. Sur ce dossier, on a besoin de solutions. Elles sont dans les laboratoires. Il y a aussi le biocontrôle et la robotique, qu’il faut rendre accessible. Mais la société doit comprendre qu’on doit travailler. »
Le changement climatique s’impose
Un jeune viticulteur s’est plaint : « Le canal de Provence a mis une surtaxe aux agriculteurs, ça nous coûte une fortune. » « Non, c’est une aide à l’investissement sur le nouveau réseau, lui a-t-il été expliqué, mais elle s’applique sur l’ancien. » Toujours est-il que cela fait gonfler la facture. « Il faut faire remonter le dossier à Paris », ademandé Sylvain Audemard. « C’est sûr qu’on ne peut pas avoir l’eau pour rien », arépondu Mme Lambert, pour qui « l’eau est l’élément déterminant ici. Le changement climatique s’impose à nous. Il faut sortir du tabou de l’irrigation, faire émerger des projets de territoire avec les élus. C’est un dossier auquel je suis très attachée. » Les importants retards dans le paiement des aides européennes Pac, les attaques de loups, de plus en plus nombreux, ont également été évoqués. La présidente de la FNSEA, après une découverte de la Maison des vins de La Celle (lire ci-contre), a poursuivi sa visite à Hyères, chez un maraîcher. 1. Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.